Voici un nouveau venu sur la scène (bientôt embouteillée ?) des food trucks d'Île-de-France. Black Spoon, lancé en décembre dernier, met la cuisine africaine à l'honneur. Outre quelques produits bio d'épicerie fine de la marque Moriba, l'enseigne propose une carte (minimaliste) où figurent uniquement de grands classiques : poulet yassa (un plat sénégalais mariant blanc de poulet et sauce à base d'oignons, le tout relevé au citron), mafé (recette de boeuf malienne, sauce à base d'arachide), Tiep Bou Dienn (riz rouge cassé deux fois, filet de mérou, carotte et chou), Pastels au thon ou encore Tiakri (dessert à base de yaourt et de crème fraîche, sucre vanillé et mil ressemblant à des graines de semoule). "Toutes nos recettes sont cuisinées le jour même par Alexandre Bella-Ola, chef du restaurant Rio dos Camaraos à Montreuil [93, NDLR] et auteur de plusieurs ouvrages sur la cuisine africaine, précise la fondatrice, Fati Niang. Par ailleurs, toutes nos viandes sont halal et nos produits de base, le plus souvent possible, sont issus de l'agriculture bio." Dès mars, l'offre sera étoffée avec, une semaine par mois, un nouveau plat issu d'un des 53 pays d'Afrique. Cet été, grillades et brochettes prendront le relais.
"Un parcours du combattant"
À 34 ans, l'ancienne chargée d'affaires opère donc un changement de carrière à 360°, non sans difficultés. Il lui aura fallu un an et demi pour mener à bien son projet : "Les banques étaient réticentes pour m'accorder un prêt, car je n'avais pas d'expérience dans la restauration. Quant aux aides de l'État, c'est un vrai parcours du combattant. Il faut monter un dossier, se présenter devant un jury de dix personnes, faire un mémoire…" Elle finit néanmoins par rassembler les 80 000 € nécessaires pour lancer sa nouvelle activité et embaucher un salarié. Pour les autorisations de stationnement, les choses ne sont pas plus simples : "Sur une centaine de courriers envoyés, j'ai obtenu seulement trois réponses positives", raconte-t-elle.
Aujourd'hui, Fati Niang sert jusqu'à soixante couverts par jour (pour un ticket moyen de 9 €) dans trois villes des Hauts-de-Seine : Courbevoie, Gennevilliers et Saint-Cloud. Ses projets ? Lancer, d'ici à 2016, un autre camion dédié à l'événementiel et un établissement de restauration rapide au coeur de Paris.
Publié par V.B