Il a longtemps failli garder son nom de mess des officiers, mais s'appellera
finalement Les jardins du mess. En mai prochain, l'ancien réfectoire militaire
de Verdun (55) rouvrira ses portes en tant qu'hôtel quatre étoiles - le seul de
la ville. Une métamorphose colossale qui exige 6 M€ de travaux,
actuellement en cours. "C'est simple, résume Philippe Ménissier,
directeur de la société d'exploitation du futur hôtel, on garde les murs et
on refait tout à l'intérieur." Quarante chambres dont sept suites, un restaurant
bistronomique de 60 à 80 couverts, un bar lounge avec fumoir intérieur, un
nouveau parking de 35 places, une salle de réception pour les banquets ou
les séminaires qui pourra accueillir 150 personnes, un espace détente avec
sauna et jacuzzi... Le nouvel hôtel bénéficiera d'une surface de 2 500 m2,
extension et sous-sol compris.
Appel à projet
C'est en décembre 2014 que Philippe Ménissier et trois autres
entrepreneurs locaux répondent ensemble à l'appel à projet lancé par la ville de
Metz trois mois plus tôt. L'ancien mess appartient à la ville depuis une
décennie. Le groupement des quatre investisseurs, choisi par la municipalité,
lui rachète les murs pour 1 M€. "Un projet pareil nécessiterait deux
ans de travail. Nous n'avons eu que quelques mois !", affirme Philippe
Ménissier. La célébration du centenaire de la Grande Guerre, de 2016 à 2018, va
en effet attirer à Verdun une masse de touristes qu'il faudra loger. Les
Jardins du mess devraient ouvrir en mai prochain. "Nous n'avons pas fait l'hôtel
pour le centenaire, mais on ne peut pas le rater. Nous avons déjà des
réservations pour 2016, sans avoir fait aucune publicité ! C'est très
encourageant."
Ancrage local
En attendant, l'avancée des travaux est détaillée étape par étape sur la
page Facebook de l'hôtel. "Nous faisons tout pour que les verdunois prennent
part au chantier", souligne Maïté Giangrandi, la directrice de l'hôtel.
Appelé de ses voeux par la mairie et par l'office de tourisme voisin qui
reçoit chaque année un million de visiteurs, le projet bénéficie d'un grand
soutien local et a notamment reçu 1,8 M€ d'aides de la région et du groupement
d'intérêt public Objectif Meuse. C'est en toute logique que 95 % du
montant du chantier reviendra aux entreprises locales embauchées pour l'occasion.
"L'objectif est de positionner l'hôtel comme une locomotive économique sur
le territoire, confie Philippe Ménissier. Notre seul souci a été l'ascensoriste :
il n'y en avait pas en Meuse !"
Publié par Lucie DE GUSSEME