L’Hôtellerie Restauration : Au niveau régional, quel bilan faites-vous de l’année 2021 ?
Bernard Champreux : Comme 2020, l’année 2021 est négative, surtout en hôtellerie où les taux d’occupation sont très bas. Sur l’ensemble de l’année, ils sont de 30 %. L’an dernier, nous n’avons pas eu de saison de ski puisque les stations étaient fermées jusqu’en mars. En 2020 et 2021, les établissements ont pu bénéficier de reports de charges patronales, mais aujourd’hui, l’Urssaf commence à prélever des sommes sur 2021. Les montants sont parfois colossaux. Les PGE qui ont été contractés servent actuellement à payer ces charges. Il y aura certainement des défaillances d’établissements mais nous ne pourrons pas faire de bilan avant la fin de l’année.
Je suis inquiet pour l’hôtellerie rurale. Elle est composée de petits établissements familiaux qui vont avoir du mal à relever la tête. Ces hôteliers s’étaient constitué un patrimoine ces trente ou quarante dernières années et, arrivés à la retraite, ils auront des difficultés à trouver des repreneurs. Ils risquent de tout perdre.
Comment s’est passée la saison estivale ?
La saison était bonne mais elle n’a pas suffi à combler le manque à gagner du reste de l’année. On a un peu sorti la tête de l’eau, pas davantage. Les mois de novembre et décembre auraient pu permettre d’avoir de bons chiffres d’affaires, mais la cinquième vague est arrivée. Nous avons tous vécu des fêtes [de fin d'année] difficiles, voire dramatiques. Les bilans ne vont pas être bons.
Quelles sont vos prévisions pour l’année 2022 ?
On espère avoir une bonne saison d’hiver et que nous pourrons travailler convenablement à partir des vacances de Pâques et jusqu’à la fin de l’année.
Quelles sont les revendications des professionnels aujourd’hui ?
Je pense surtout aux hôtels purs qui ont été les grands oubliés de cette pandémie. Pour les indépendants, c’est très compliqué, alors que les chaines hôtelières ont, elles, bénéficié d’aides de l’État. L'une de nos revendications portait sur le report du remboursement du PGE, qui a été obtenu. C'est une bonne nouvelle. L’État a fait à hauteur de ce qu’il pouvait faire.
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Publié par Roselyne DOUILLET