Jean-Paul Decroix, propriétaire de trois établissements à Angoulême (16), a proposé à ses 48 salariés une baisse moyenne des salaires de 10 % afin de faire face à la crise. Pour le patron de Chez Paul, du François 1er et de la Taverne de Maître Kanter, il s'agit d'éviter tout licenciement dans une période difficile, issue d'une conjoncture locale et nationale préoccupante pour la profession. "On n'échappe pas à cette vérité, explique-t-il, qui se concrétise par une chute de 15 % en moyenne des chiffres d'affaires. Nous sommes évidemment touchés par le phénomène sur notre région, et cette mesure provisoire a été expliquée à mes employés, qui comprennent parfaitement ce qu'il en est, en constatant une baisse notable de la fréquentation."
Avec l'aval de l'inspection
Pour l'entrepreneur, il y a urgence, face à une prolifération de nouvelles enseignes dans sa ville et à une concurrence agressive. Il souligne par ailleurs l'aspect provisoire de sa mesure : "Nous avons contacté l'inspection du travail, fourni les preuves comptables de notre situation, et nous appliquons bien évidemment cette mesure en accord avec la loi. L'idée ne fait plaisir à personne. Mais il s'agit d'une baisse limitée dans le temps. Si les affaires reprennent, les salaires seront réajustés et rattrapés." Jean-Paul Decroix qui espère voir des jours meilleurs, souhaite ainsi conserver l'ensemble de ses employés dont aucun n'a manifesté son désaccord. D'après la législation, en cas d'opposition, l'intéressé risque le licenciement économique.
Publié par Jean-Pierre GOURVEST