Le Carlton de Lyon permettra de renouer avec l'ambiance Belle Époque. Les deux architectes décorateurs Alessandro Scotto et Yann Le Coadic ont été choisis au niveau de la maîtrise d'oeuvre mais toutes les suites ont été personnalisées par des clients fidèles issus du monde du théâtre ou du cinéma. "Ils ont été mis à contribution pour décorer de leurs objets fétiches la suite qui leur a été confiée", ajoute Julie Grégoire. À la piscine Molitor - un lieu laissé à l'abandon depuis vingt-trois ans -, c'est un autre choix qui a été fait. L'architecte décorateur Jean-Philippe Nuel a pris le parti de conserver les graffitis laissés par les anciens occupants lorsque c'était possible. Dans ce décor Street Art, l'hôtel, qui appartient au fonds d'investissement Colony Capital et qui ouvrira en mars 2014, constituera l'une des références du groupe Accor dans Paris. Le montant de l'investissement s'élève à 80 M€ et comprend la création de 124 chambres qui donneront toutes sur la piscine, 700 m² de salles de réunion, 1 500 m² de spa, 25 cabines de soins... Le spa comme les deux piscines, un bassin de 50 m à ciel ouvert chauffé et l'autre de 33 m couvert seront accessibles en priorité aux clients de l'hôtel mais aussi aux membres du nouveau club privé créé pour l'occasion, et qui sera géré par Accor. Une terrasse panoramique avec vue sur les cours de Roland-Garros sera certainement envahie pendant les Internationaux de France.
Le développement du réseau MGallery s'effectue à 20 % en contrats de management et 80 % en franchise, avec pour ambition de "devenir la collection haut de gamme des clients et des hôtels indépendants." N'hésitant pas à marcher sur les plates-bandes d'autres réseaux volontaires haut de gamme, la petite marque sait qu'elle dispose d'arguments que les autres n'ont pas. "Dès qu'ils signent, nous faisons de l'accompagnement sur mesure auprès des hôteliers qui rentrent dans le réseau. Nous essayons de les aider à tous les niveaux, y compris la décoration, tout en respectant les goûts des propriétaires", déclare Julie Grégoire. Le marketing fait également partie de cet accompagnement : "Nous apprenons à connaître leurs marchés et nous leur proposons un plan d'action personnalisé vers leurs marchés prioritaires."
"Apporter un volume d'affaires supplémentaire"
Ce qui séduit les hôteliers, c'est la force de frappe du groupe au niveau de la distribution, des achats ou de la formation. Mais la sélection reste sévère. Le réseau impose des niveaux de qualité minimums, comme les plateaux de courtoise, voiturier, concierge, machines à café dans les suites et le buffet de petit déjeuner avec des produits frais et locaux. "Deux [autres] critères guident nos choix, assure la directrice des opérations de MGallery France, le fait que l'hôtel soit déjà totalement rénové ou, s'il ne l'est pas, qu'il soit prêt à le faire. Nous nous assurons de choisir des établissements avec lesquels nous pouvons travailler en leur apportant un volume d'affaires supplémentaire." Cette sélection élimine d'office les hôtels de moins de 30 chambres et les emplacements peu stratégiques. "Globalement, nous n'acceptons qu'un dossier sur trois", poursuit Julie Grégoire.
Hôtels de charme, design ou chargés d'histoire, les hôtels MGallery représentent la collection 'précieuse' du groupe Accor, côté charme, au travers de ses trois collections : Serenity, Signature et Heritage. Pour cette raison, lMGallery se refuse à tout gigantisme : "Nous avons souhaitons avoir entre 100 et 150 établissements : 30 en France, 60 en Europe - hors France -, et une cinquantaine dans le reste du monde", poursuit Julie Grégoire.
Enfin, la petite collection publiera bientôt un livre de trucs et astuces sur les secrets professionnels de ses chefs, barmen et sommeliers, intitulé Confidences Gourmandes.
Publié par Évelyne de Bast