Au vu des résultats de l'enquête Ipsos réalisée pour Pullman auprès d'un échantillon représentatif de plus de 2 200 grands voyageurs internationaux, le choix de la marque de créer un univers dédié aux adeptes du 'blurring' semble totalement validé. Ce vocable désigne la faculté à mélanger vie privée et vie professionnelle. Le Pullman Bercy, qui vient de terminer le réaménagement de ses espaces dans ce sens illustre parfaitement cette tendance. Mais il aura fallu deux ans à Pullman, pour modifier son identité autour du concept Work hard, Play hard (travaille à fond, joue à fond). Xavier Louyot, le directeur marketing de la marque, qui avait pressenti des changements dans le comportement des voyageurs, souhaitait une validation scientifique. "Nous avions par exemple noté que plus de 60 % des clients de nos business lounge se connectaient pour leurs loisirs. L'enquête Ipsos valide ces constats empiriques en estimant que l'on ne raisonne plus en espaces-lieux mais en espaces-temps."
Pour Ipsos, l'enquête n'a cependant fait que renforcer une tendance lourde déjà constatée par ailleurs. Le 'blurring' fait désormais partie de la vie quotidienne des grands voyageurs. Ainsi, 43 % d'entre eux, d'après l'enquête, déclarent utiliser systématiquement leur équipement professionnel en vacances ou en week-end, et 33 % passent au moins une demi-heure par jour à surfer sur internet pour des motifs personnels. Le développement des appareils nomades - smartphones et autres tablettes -sont les grands responsables de ce nouveau comportement. Pour autant, les voyageurs ne s'estiment pas victimes et n'éprouvent aucune culpabilité à passer régulièrement de la vie professionnelle à la vie privée. Pour la grande majorité (85 %), les équipements mobiles sont considérés comme rassurants, 82 % pensent qu'ils peuvent travailler plus librement, que cela les rend plus efficaces à 83 % et plus productifs à 82 %. Enfin, pour 32 % du panel - souvent les plus jeunes -, le 'blurring' est même devenu un accélérateur de carrière.
Les comportements diffèrent toutefois selon les nationalités, d'après le panel Ipsos, qui comprenait des ressortissants français, allemands, britanniques, australiens, chinois, brésiliens et américains. Ainsi, il ressort que les Français et les Allemands sont les plus critiques, mais pour des raisons différentes. Les Français, dont les horaires sont souvent très élastiques et qui ont un rapport au travail plus difficile, sont les plus négatifs, alors que les Allemands, dont les horaires sont plus stricts, ne supportent pas l'empiétement de la vie privée sur le travail, et inversement. Les Anglais et les Américains, souvent précurseurs dans l'utilisation de ce type d'équipement, sont très à l'aise avec ces outils mais les utilisent par nécessité ou par mimétisme. Enfin, les Chinois et les Brésiliens sont les plus enthousiastes et pratiquent le blurring couramment.
Une synthèse que Dominique Lévy-Saragossi, directrice générale d'Ipsos, tempère en s'intéressant au critère de l'âge. "Force est de constater que les plus réticents sont aussi les plus âgés : 30 % des Français interrogés, par exemple, ont plus de 55 ans, alors que les utilisateurs réguliers, Brésiliens et les Chinois, sont plus jeunes."
Une approche globale du tout technologique
Pour Xavier Louyot, l'étude conforte non seulement le concept de la marque mais également les investissements réalisés par l'enseigne, qui possède 81 hôtels répartis dans 24 pays. La connectivité optimale, par exemple, qui passe par le wifi gratuit, bien sûr, mais va au-delà : "Il faut proposer du très haut débit car les voyageurs peuvent utiliser plusieurs types d 'équipements - ordinateur, smartphone, tablette... -et ils veulent qu'ils soient interactifs. Nous testons actuellement une solution, baptisée Unified Experience, en collaboration avec la société Quadriga. Il s'agit d'une application qui, une fois téléchargée à l'arrivée à l'hôtel, permet de commander son room service ou de commander un film dans une bibliothèque de plus de deux cents références." Le tout nouveau Pullman Bruxelles est l'un des premiers hôtels à proposer cette innovation. Avec cette approche globale du tout technologique, Pullman joue sur son concept Work hard, Play hard. Pour le business center, un partenariat spécifique a été passé avec Samsung et Microsoft et propose des tablettes en prêt (fournies avec ou sans jeux) et des ordinateurs sont mis à disposition.
Le design devient également un marqueur de la chaîne et s'inspire également du nouveau slogan de l'enseigne, à l'image de la table d'accueil signée Christophe Pillet. Les chambres ont fait l'objet d'un travail de fond où l'on ne sait plus vraiment si l'on est dans un espace dédié au travail ou au loisir. Les matelas et oreillers sont à mémoire de forme, les prises électriques sont aux normes internationales, et de vrais espaces de travail sont proposés dans les chambres. Dans les espaces de réunion, le designer Mathieu Lehanneur a imaginé un espace dans lequelle l'esprit Work hard, Play hard prend tout son sens : au coeur de cette salle, on trouve en effet une table ergonomique type table de poker. Le service enfin, symbolisé par les welcomers, ces personnes qui viennent à votre rencontre dès votre entrée dans l'hôtel, a été formé pour répondre à ces nouvelles attentes.
Publié par X. S.