Son histoire aurait pu mal se terminer. En 2018, Jean-Paul Braga vend son restaurant près de Troyes (Aube), après onze ans à en diriger les fourneaux. Il part sillonner le monde pendant six mois, pour trouver de nouvelles idées”, confie-t-il. À son retour, il se lance dans la création d’une table gastronomique, baptisée Le Quai de Champagne, en bord de Seine, en plein cœur de Troyes. Mais il faut prévoir deux ans de travaux. Une banque accompagne ce que Jean-Paul Braga appelle “le projet d’une vie”. Et pour cause : il investit 1,7 M€ dans ce restaurant.
Mais le calendrier ne lui est pas favorable. Il ouvre Le Quai de Champagne en septembre 2020, en pleine crise sanitaire, et double pleine : ne pouvant justifier d’un exercice comptable sur l’année 2019, il n’a droit à aucune aide de l’État. “Durant le premier confinement, nous étions encore en travaux”, raconte-t-il. À l’époque, il pensait, comme beaucoup, qu’à la rentrée de septembre, une sortie de crise était possible. “J’avais constitué des équipes. Tout était en place. Certains avaient même démissionné de leur poste pour me suivre.”
“Je ne jetterai pas l’éponge !”
Hasard d’une rencontre, Jean-Paul Braga croise la route d’un ami d’enfance devenu collaborateur de la députée Les Républicains de l'Aube, Valérie Bazin-Malgras. Il lui fait part de sa mésaventure. Résultat : François Baroin, maire Les Républicains de Troyes, et la députée viennent le voir en avril dernier. Touchée par la détresse du restaurateur, Valérie Bazin-Malgras interpelle le Gouvernement au sein de l’Assemblée nationale, en pointant l’absence d’aide pour les entreprises créées pendant la pandémie. Sa voix porte. Elle obtient un rendez-vous avec un représentant d’Alain Griset, ministre chargé des petites et moyennes entreprises. “Cela a fait bouger les choses, explique Jean-Paul Braga. Un décret doit ouvrir le fonds de solidarité aux entreprises créées pendant la crise, pour couvrir 90 % de leurs frais fixes, dont le loyer ou encore l’électricité.”
Mais le restaurateur a déjà dû vendre moto, voiture, puis maison, pour tenir. “Je n’ai plus que mon restaurant, mais je reste optimiste, car je suis passionné par mon métier.” En plus de la vente à emporter, il ouvrira sa terrasse le 19 mai prochain, avec 7 personnes en cuisine et 8 en salle, qui vont se relayer. “Je ne lâche pas mes équipes”, dit le restaurateur. Il ajoute : “Je ne jetterai pas l’éponge !”
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Publié par Anne EVEILLARD