À Castillon, village provençal de 420 habitants, une belle initiative vient d’être mise en avant. Il s’agit de L’HarTmonie, établissement géré par trois personnes en situation de handicap. Labellisé en septembre ‘Bistrot de Pays’, le restaurant a reçu pour l’occasion la visite du prince Albert de Monaco. Tout a commencé il y a un an, sous l’impulsion d’Olivier Baillot, directeur de l’Esat Le Prieuré, et du maire de Castillon. Le but était de créer un restaurant autonome, où des personnes en situation de handicap mental pourraient expérimenter, conformément à leur souhait, une authentique situation de travail. “L’objectif était d’ouvrir un lieu sans accompagnateur. Un an plus tard, les résultats sont là”, se réjouit Olivier Baillot. Non seulement Élisabeth, Sarah et Stéphane “peuvent véritablement s’épanouir” dans cette structure adaptée, mais en plus, “ils ont déjà développé une clientèle d’habitués”. Avec sa cuisine traditionnelle du terroir, L’HarTmonie fait plus que servir ses dix couverts quotidiens. “Ce lieu a ramené de la chaleur humaine. Il est venu répondre à la désertification des villages, qui voient leurs commerces fermer les uns après les autres.” Autre avantage relevé par Olivier Baillot : grâce au bistrot, “les mentalités ont évolué. L’HarTmonie a permis de décloisonner”. Le bistrot démontre également qu’il est possible de mettre en place une autre forme de management, “davantage vertical, où c’est le travail qui s’adapte aux personnes, et non l’inverse. Un management qui porte des valeurs comme la bienveillance, le lien social et le vivre-ensemble”.
Comment ça marche
Pour amortir l’investissement, l’établissement a besoin de faire huit couverts par jour. “Or, il en fait dix. Ce seront à Élisabeth, Sarah et Stéphane de trancher sur ce qu’ils voudront faire de cet argent en plus”, conclut Olivier Baillot. Polyvalents, les trois employés alternent les rôles au sein du bistrot ; tour à tour chef, serveur.se ou commis. “Chaque semaine, l’un d’entre eux est nommé responsable.” Côté comptabilité, tout est fait automatiquement, via un logiciel numérique qui assure la gestion de la caisse. Et pour ce qui est des produits, le bistrot se fournit à l’épicerie d’en face, le Terro’Art, elle aussi tenue par deux personnes en situation de handicap.
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Publié par Anastasia CHELINI