Pour Christian Navet, président de
l'Umih Paris Île-de-France, "la situation est grave" : "L'impact
ne peut pas être comparé à celui de Charlie Hebdo, compte tenu que les
attentats du 13 novembre ont visé des cibles non représentatives. Aujourd'hui,
chacun d'entre nous se sent une cible potentielle. Il y a une peur
généralisée. Cela ne me rend pas très optimiste pour les fêtes",
reconnaît-il.
Sur le chapitre de l'hôtellerie, les
adhérents du Synhorcat-GNI ont ainsi observé un taux d'occupation en chute de
51 % pour la semaine du 13 au 19 novembre, comparé à la semaine
précédente. "Annulations, départs anticipés et désaffection touchent l'ensemble des
établissements, toutes catégories confondues. Quelques hôtels ont même fermé
temporairement dans le XIe arrondissement de Paris, faute de clientèle. Le taux
d'occupation prévisionnel pour les fêtes de fin d'année est quant à lui de -34 %",
déclare Didier Chenet, président du Synhorcat-GNI. De son côté, le Bristol
a perdu en trois jours 700 000 euros en réservations annulées, et prévoit
une baisse du chiffre d'affaires de 30 % en novembre.
Les répercussions ne se limitent pas à la
capitale, comme le montrent les résultats d'une enquête réalisée par la Fagiht-GNI
auprès de ses référents locaux, installés dans différentes régions. "Sur
250 professionnels répondants, 80 % ont constaté des annulations,
mais surtout des baisses, voire un arrêt des réservations et des visites sur
les sites internet. Environ 10 % des établissements indiquent avoir une
baisse de plus de 50 % des demandes, par rapport à une semaine classique
du mois de novembre. Les demandes de devis ont été divisées par 3, voire par 4,
précise Claude Daumas, président
de la Fédération, avant d'ajouter : Les annulations proviennent
principalement d'étrangers, le motif étant, pour certains d'entre eux, qu'ils
ne veulent pas venir dans un 'pays
en guerre'."
- 38% de taux d'occupation pour les
restaurants
La restauration n'est pas épargnée. Sur
les premiers jours suivant les attentats, Groupe Flo a constaté une baisse des
réservations des groupes de l'ordre de 50 % pour ses brasseries (La Coupole,
le Vaudeville…), et au 20 novembre, la fréquentation restait impactée avec
une baisse de l'ordre de 25 %. "Le taux d'occupation pour la semaine du
13 au 19 novembre comparé à la semaine précédente est de - 37,64 %
pour les cafés, bars et brasserie, et de - 38 % pour les restaurants,
poursuit Didier Chenet. Les traiteurs organisateurs de réceptions sont
particulièrement touchés : certains enregistrent des annulations de près
de 80 % de leur activité tandis que d'autres déplorent d'ores et déjà la
perte de 25 % de leur chiffre d'affaires prévisionnel."
Pour Dominique Bénézet, délégué
général du Syndicat national de l'alimentation et restauration rapide (Snarr), "la
restauration rapide est impactée de la même façon que la restauration
traditionnelle". Seul le segment des livraisons semble s'en tirer. "Nous
avons gardé le même rythme de croissance", admet Gilles Raison, à la
tête d'Allo Resto.
Publié par Violaine BRISSART