En janvier dernier, des poissonniers ont décidé de suspendre les ventes de bar, pour préserver sa ressource. Les restaurateurs pourraient s'en inspirer en retirant ce produit jusqu'à fin avril, date de reproduction de l'espèce. C'est à ce prix que cet animal pourra continuer à être présent sur nos cartes dans les années à venir.
Les dernières évaluations scientifiques indiquent que les stocks de bar européen sont dans un état critique, particulièrement en mer du Nord. Une mesure d'urgence a été adoptée en janvier 2015 par la Commission européenne pour empêcher les chalutiers pélagiques, ciblant le bar, de pêcher en Manche, mer du Nord et mer Celtique et ce, jusqu'à fin avril.
Les Ligneurs de la Pointe de Bretagne donnent aussi l'exemple
Saluons l'attitude exemplaire de l'Association des Ligneurs de la Pointe de Bretagne qui souhaite interdire, à tous et dans toutes les zones, la pêche du bar en période de pic de reproduction et relever la taille minimale de capture à 40 cm. Cette attitude n'est pas partagée par les 21 chalutiers pélagiques français qui pêchent le bar et trouvent cet arrêt injuste envers leur profession.
Des alternatives sont possibles
L'objectif de leur démarche est de repenser et d'adapter la consommation d'une ressource sauvage en respectant les cycles de la nature. L'achat de bar est à éviter pendant sa période de reproduction et les poissonniers engagés trouvent des alternatives gustatives : ils recommandent à leurs clients des espèces proches en goût, non surexploitées, telles que le maigre ou encore le mulet, espèce moins connue mais tout aussi délicieuse. La raréfaction est l'occasion de découvrir d'autres espèces.
Publié par Jean-Luc Fessard, Transition Verte et Bleue, Auteur du Blog des Experts