Une journée dédiée aux investisseurs. C’est ce que le groupe Accor a organisé le 27 juin dernier, dans les locaux de son siège à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). L’idée : parler chiffres, bilans, perspectives et “nouveau chapitre de croissance”. Avec une première ambition : dégager un excédent brut d'exploitation (Ebitda) compris “entre 920 et 960 M€” en 2023, soit 40 % de plus qu'en 2022, au vu de “la dynamique actuelle de l’activité”, a expliqué Sébastien Bazin. Le PDG du groupe Accor a également évoqué “un taux de croissance annuel élevé sur la période 2023-2027”. Si bien que le sixième groupe hôtelier mondial prévoit de reverser quelque 3 milliards d’euros à ses actionnaires en 2023. L’une des clés de cette réussite : “La réorganisation du groupe”, selon son patron. Illustration de cette évolution : sur la quinzaine d’intervenants – principalement des cadres exécutifs - lors de la journée investisseurs, 9 nationalités étaient représentées, les deux tiers parlaient une autre langue que le français, 80 % n’étaient pas chez Accor dix ans auparavant et les deux tiers ont changé de fonction dans les trois derniers mois. Agilité, flexibilité, internationalisation et esprit d’appartenance à un groupe sont autant de points forts sur lesquels Sébastien Bazin a également insisté.
“Nous allons pousser la franchise pour répondre à une demande forte”
“En dix ans, Accor s’est radicalement transformé”, a reconnu son patron. Aujourd’hui, le groupe se positionne avec deux divisions autonomes, mises en place début 2023. À savoir la division premium, milieu de gamme et économie (ibis, Novotel, Pullman, Mercure, Mövenpick…), qui réunit 90 % du nombre d'hôtels au sein d’Accor, et la division luxe et lifestyle (Raffles, Orient-Express, Fairmont, Sofitel, Delano…). Cette dernière est passé d’une seule marque en 2013 à 26 en 2023. Un regret de la part de Sébastien Bazin : celui de ne pas avoir créé suffisamment de suites dans ces établissements hauts de gamme. Car, dit-il, “dans les hôtels de luxe à travers le monde, 50 % des réservations concernent les plus grandes suites, sans que l’on en demande le prix”. Par ailleurs, le PDG du groupe Accor souhaite “pousser la franchise”, “pour coller au terrain et répondre à une demande forte”, quitte à sortir de certaines marques les hôtels trop vieillissants. Enfin, Sébastien Bazin a pu observer que la durée moyenne de séjour d’un télétravailleur dépassait désormais les 2,5 jours. Avec une arrivée le vendredi et un départ le lundi. Conséquence : “Autrefois, la nuit la plus fragile, c’était le dimanche soir. Ce n’est plus le cas avec ce profil de voyageur.”
Publié par Anne EVEILLARD