Marc Chevalier, a ouvert Le Petit Gari en 2003,
dans le centre de Nice. Il avait su se faire adopter des Niçois en trouvant le
nom juste. "Mon restaurant s'appelait le Petit Gari car nous sommes sur la
place Garibaldi. Mais ce que je ne savais pas, c'est que gari signifie
aussi le petit, le pitchoun en niçois. Ça m'a tout de suite attiré la sympathie
locale." Dans ce petit bistroquet de 25 couverts où les clients venaient
autant "pour sa cuisine que pour sa pomme",
Marc Chevalier y officiait lui-même en cuisine, autour d'une carte simple,
familiale et goûteuse. Une totale reconversion pour ce professionnel de la
salle.
Le rachat de la boulangerie-snack voisine permet de
gagner en capacité d'accueil et 2009 signe le début d'une vaste extension
financée par la trésorerie. Le restaurant compte désormais 150 couverts en
intérieur et 150 de plus en terrasse, et emploie jusqu'à 16 employés. "Et
puis la société a changé, les habitudes de consommation se sont modifiées, la télé
a proposé aux gens de juger les restaurateurs", se souvient Marc Chevalier.
"Je me suis fait descendre sur Tripadvisor. Premier burn-out. Ma réponse a
été de décrocher le titre de Maître restaurateur. Paradoxalement, ça ne m'a pas
servi parce que les gens associaient le titre à une note élevée. J'ai fait
faire des audits, des études. J'ai multiplié les événements pour attirer la
clientèle et la séduire."
La seule chose sur laquelle le restaurateur ne veut pas céder est la
qualité des produits : "que du frais, transformé sur place. J'ai été
élevé au plat du jour dans le respect du client." Le chiffre d'affaires s'écroule
et l'épuisement a finalement raison de la passion. "Je n'ai jamais trouvé de
personnel sur qui pouvoir me reposer." Le 12 décembre dernier, Le
Petit Gari a fermé ses portes. Marc Chevalier est parti pour Toulouse où il
envisage de se reconvertir dans la formation professionnelle.
Publié par Anne SALLÉ