Julien et Sonia Gatillon ont ouvert, il y a quelques jours, deux nouvelles tables à Megève (Haute-Savoie). Nous, leur restaurant emblématique, connaissait les limites de son succès et de sa capacité de 12 couverts. Le chef a voulu rendre accessible cette offre, jusque-là réservée aux happy few.
Au centre du village, il s’est installé dans un commerce aux murs historiques. “C’est une maison emblématique, connue de tous les locaux, explique-t-il. C’est important parce que nous sommes ouverts à l’année et il faudra remplir hors saisons. On doit performer car nous sommes seuls, sans financiers, et Megève est cher.”
Il y a trois ans, Julien et Sonia Gatillon ont cassé les codes de la gastronomie en recevant les clients, lui en cuisine et elle en salle, dans leur propre chalet d’habitation, sur une table unique pouvan accueillir de deux à douze couverts. Dans leur nouvelle adresse, les clients seront uniquement assis au comptoir de 14 convives maximum pour Vous (le premier petit frère du Nous) et de 12 couverts pour le restaurant japonais Anata (qui signifie vous en japonais).
Menus en sept ou huit services
Dans cette aventure, le chef a emmené des anciens collaborateurs, tous impliqués dans l’aventure entrepreneuriale. Jean Pastre, ancien second du 1920, et Paul Arnaud Martin, responsable du service, composent l’équipe restreinte mais performante du Vous. La table se veut gastronomique, et propose un menu unique en sept services de 110 à 210 € selon les produits utilisés. “J’ai voulu remettre dans les assiettes ma cuisine du 1920, convivialité en plus.” Tous les clients du comptoir sont servis à l’unisson.
À l’étage, Yohan Delhommeau et Keiji Ishii, eux aussi anciens collaborateurs de Julien Gatillon au Kaito, sont les deux complices de la table japonaise. “Anata propose une vraie cuisine japonaise, c’est une offre inédite dans la station. J’ai eu la chance de découvrir le Japon en 2016 en totale immersion, cela m’a beaucoup inspiré. Nous proposons un menu Omakasé [surprise, NDLR] en huit services, allant de 150 à 250 €”. Le comptoir permet la proximité et le spectacle.
“Il y a une même ligne de pensée sur les trois tables, même si elles sont culinairement différentes. Le vrai message est le format : l’humain est mis en avant, c’est un échange, un contact direct avec le chef et le service”, détaille Julien Gatillon. Le client apprécie cette proximité, qui rebat les cartes de la cuisine gastronomique post-Covid d’autant que, se réjouit le chef, “la saison commence très fort pour Nous et ses petits frères.”
Publié par Fleur TARI-FLON