“On peut être à la fois mesuré et performant en communication”, lance Thierry Campion, gérant de la Mascotte à Paris (XVIIIe), intarissable quand il s’agit parler de sa profession de restaurateur, qu’il défend depuis des années au sein de l’Umih. “On ne peut plus s’occuper d’une entreprise sans se soucier de son image extérieure. J’ai été très interpellé par les propos d’un jeune membre de l’Umih qui disait que, désormais, ce n’était plus notre devanture mais notre présence sur internet qui nous caractérisait. Mais le digital, c’est avant et après le service. L’humain prévaut toujours pendant le repas. Je tente de mélanger ces nouveaux aspects de la communication pour faire la promotion de mon entreprise. Ainsi, j’ai aussi beaucoup appris au contact de Michou. Il fréquente la Mascotte depuis toujours. Je n’ai pas son exubérance mais je tente, à son observation quotidienne, de mettre en scène mon affaire et de personnaliser mes rapports avec chacun de mes clients”, explique le Montmartrois qui, jadis, parvenait déjà à faire venir des personnalités de premier plan dans son établissement pour le grand bonheur des clients et des riverains. “La première dédicace de livre, ce fut avec l’ancien ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant. Mais la vraie affluence, nous l’avons connue en octobre dernier avec la signature de Michou à la Mascotte, à l’initiative d’une libraire du quartier, Marie-Rose Guarnieri. C’était un vendredi soir. Nous avions privatisé une partie de la salle du restaurant, de 17 à 20 heures, sans que cela ne perturbe le service du soir. La libraire a vendu des dizaines de livres. La Mascotte a perdu un peu d’argent. Nous avions en effet proposé, pour l’occasion et à nos frais, des macarons bleus [la couleur préférée de Michou, NDLR] et des cocktails de la même couleur. C’était une opération de com et un témoignage d’amitié”, s’émeut le patron de la Mascotte, qui a toujours organisé des concerts ou des expositions pour dynamiser l’activité.
“Si on accepte une personnalité politique, il faut toutes les accepter”
“Les artistes n’ont jamais le sous mais ils sont reconnaissants quand on fait leur promotion. Ils drainent beaucoup de monde”, ajoute Thierry Campion, qui s’est à nouveau laissé convaincre par la libraire Marie-Rose Guarnieri de privatiser sa brasserie pour François Hollande. “Le 18 mai dernier, il y avait un monde fou. Le maire du XVIIIe arrondissement était là, comme bien d’autres personnalités. Nous avons eu une double page dans Paris-Match. Les affiches couvraient les murs du quartier. L’ancien président accordait au moins cinq minutes à chaque personne qui souhaitait une dédicace. La file d’attente, qui allait jusque dans la rue, était gérée par son service de sécurité. Il était très disponible. Ce fut un événement bon enfant dont on me parle encore tous les jours”, épilogue le restaurateur qui considère que ces ‘coups’ doivent rester une exception : “C’est toujours une inquiétude d’avoir un politique dans sa brasserie surtout pour les commentaires en ligne ensuite. Mais si tu en acceptes un, il faut tous les accepter. Si Marine le Pen voulait faire une signature chez moi, je pense que je ne dirais pas non ”, conclut ce patron-communiquant.
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Publié par Francois PONT