L’homme est enthousiaste et passionné lorsqu’il évoque leurs parcours. La Belle Angèle, la Mère Gloanec et Mademoiselle Julia sont « trois femmes aubergistes qui ont marqué leur époque et dont la vie est liée à l’école de Pont-Aven dont Gauguin était le chef de file. Elles sont mythiques par leur personnalité et leur rapport à la peinture » explique Bernard Boucheix qui s’intéressent depuis plusieurs années à ces femmes aubergistes qui ont fait la gastronomie, restent ancrées dans les mémoires et participent à l’histoire de leur territoire, notamment auprès des artistes. Mademoiselle Julia a créé un hôtel avec de grandes baies vitrées spécialement pour les peintres et qui abrite aujourd’hui le musée de Pont-Aven. Le portrait de la Belle Angèle est au musée d’Orsay et contemplé par trois millions de visiteurs. Quant à la Mère Gloanec, celle-ci a ouvert à 21 ans une auberge qui va recevoir de nombreux artistes français et étrangers, puis une pension dont les murs seront tapissés d’esquisses, toiles, dessins signés par des impressionnistes et postimpressionnistes. Bernard Boucheix a retracé l’histoire de ces trois femmes dans les Aubergistes bretonnes paru en 2018 aux éditions yoran-embanner.com. « Derrière chaque école de peinture, il y a une auberge. Et à la tête de ces auberges, il y avait souvent de fortes personnalités féminines. Le sobriquet qui leur était donné correspondait à une caractéristique qui les représentait, c’était une marque de respect et d’affection. » Une époque sans doute révolue mais qui montre l’importance de l’hospitalité et le rôle des ‘mères’ au sein du patrimoine. Bernard Boucheix s’y intéressent depuis plusieurs années et a créé une licence d’exploitation dans le sillage duquel il existe désormais deux vins avec des étiquettes à l’effigie de ces ‘mères’ distribués en Bretagne.
#aubergistes# #mères# #BernardBoucheix#
Publié par Sylvie SOUBES