"Quand le poste de mon supérieur s'est retrouvé vacant, on m'a préféré un diplômé bac + 5 venu de l'extérieur, alors que j'officiais ici depuis quatre ans." L'aigreur de Maïa, 29 ans, réceptionniste dans un hôtel du Sud de la France, va néanmoins la pousser à aller de l'avant : "Comme j'avais arrêté mes études assez jeune, je ne me suis pas toujours sentie légitime en poste. Je me suis donc tournée vers la validation des acquis de l'expérience [VAE], qui m'a permis de faire reconnaître les compétences que j'avais acquises sur le terrain par un diplôme. Et ce, sans avoir à suivre de cours."
Transformer l'expérience en diplôme, sans passer par une formation, c'est précisément le principe de la VAE. Seule condition : justifier d'une expérience d'au moins trois ans dans le domaine du diplôme visé. En France, environ 55 000 candidats présentent chaque année une demande de validation de leurs acquis. Si la majorité est âgée de 30 à 44 ans, le public est composé à 51 % de salariés et à 45 % de demandeurs d'emplois, les 4 % restants étant constitués de retraités, bénévoles et personnes au foyer*. Côté motivations, ce sont souvent les mêmes qui reviennent : "Il s'agit généralement d'un besoin d'être reconnu au sein de l'entreprise, analyse Jacqueline Rageot, responsable de l'antenne VAE de Paris. Cette démarche peut aussi être le fruit d'une opportunité d'embauche ou d'une nécessité pour accéder à un concours ou reprendre ses études."
Identifier le diplôme visé
Mais démontrer que le diplôme visé correspond bien à son profil ne relève pas d'une promenade de santé. La première étape consiste à bien se renseigner auprès des points-relais conseil, répartis un peu partout dans l'Hexagone. Ces structures permettent de défricher le terrain. "C'est l'occasion de s'informer sur la démarche, les certificateurs et les modes de financement en fonction de son statut, ajoute Jacqueline Rageot, qui propose des entretiens individuels gratuits pour y voir plus clair. Après avoir fait le point sur ses compétences, il faudra identifier le diplôme correspondant à son projet d'avenir."
Deuxième étape : prendre contact avec le certificateur, qui se charge d'examiner la demande de diplôme. Si celle-ci est recevable, alors vient l'étape cruciale de la constitution du dossier écrit. Seront ainsi prises en compte les expériences professionnelles, mais aussi bénévoles. "Bien que facultatif, l'accompagnement est ici fortement recommandé", conclut la responsable de l'antenne parisienne, dont l'entité sera présente au salon LHR emploi le 24 septembre prochain. La démarche VAE se conclura enfin par un entretien oral avec un jury. Et si tout va bien, le diplôme sera délivré.
* Source : antennes VAE franciliennes
Publié par Mylène SACKSICK