L’Hôtellerie Restauration : Comment avez-vous passé l’année 2020 ?
Yannick Gavelle : L’année 2020 a été extrêmement difficile. Pour autant, on a constaté une attitude très mature de la part de nos membres. Ils sont restés calmes, avec une vision et une envie d’inventer pour survivre. Sur nos 200 établissements (Hôtels & Préférence et TemptingPlaces), la majorité d’entre eux est restée dans une dynamique positive. La période de réouverture, du 15 juin au 15 septembre, les a aidés à anticiper les mois difficiles de cet hiver. La mise en place du chômage partiel a permis d’optimiser les week-ends et de mieux gérer la masse salariale la semaine. L’optimisation totale des ressources permet de diminuer la casse.
Côté siège, la bonne dynamique des membres nous a entraînés également. Nous avons pu maintenir notre guide spécial 20 ans, nous allons mettre en ligne un nouveau site et, grâce au chômage partiel, nous avons pu conserver la même équipe, c’est-à-dire une trentaine de personne, sans licenciement.
Comment s’annonce l'année 2021 ?
Avant la crise, les hôteliers n’avaient pas tous besoin de l’appui d’une chaîne. Mais depuis deux mois environ, nous avons une augmentation du nombre d’affiliations bien plus importante que l’année passée. Ces hôteliers viennent à notre rencontre car ils pensent que l’investissement technologique est important. Il y a une vraie prise de conscience, ils ont pris du recul, en raison de la crise peut-être. Ils ont envie d’améliorer leur technique, leur site internet, leurs vidéos… pour reprendre leur maison en main. Et avec les aides de l’État pour la relance, les hôteliers investissent dans les travaux et les nouvelles technologies… Ils ont envie de se perfectionner. Ils se rendent compte qu’ils vont avoir besoin de tout le monde, de tous les segments.
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Nous constatons une reprise sur le MICE [les réunions d’affaires, NDLR], ce qui est plutôt une très bonne nouvelle. Les chefs d’entreprise ont besoin de réunir leurs équipes, même si ça reste des petits groupes. On sent que ça bouge. Les réservations pour les mois de mai-juin commencent. Le côté négatif, c’est que la clientèle reste évidemment franco-française. Cela met nos établissements parisiens et cannois, principalement axés sur une clientèle affaires internationale, dans une situation de souffrance. Tant que les congrès et les salons et le business mondial de manière générale ne reprennent pas, cela restera compliqué pour ces établissements.
Nous attendons avec impatience le mois d’avril, en espérant une bonne nouvelle à la mi-avril ou début mai. La réouverture des restaurants en sera une, et l’assouplissement des règles pour l’ouverture des spas en sera une autre. 90 de nos 200 hôtels en possèdent un.
Quels enseignements tirez-vous de cette crise ?
Nos hôteliers, qui ont des établissements 4 et 5 étoiles, sont des personnes avec beaucoup de caractère et très fidèles. On a vu qu’ils avaient une grande maturité quant à la gestion de crise. C’est vraiment la bonne nouvelle et c’est très rassurant. Ils sont dans l’opérationnel : dès qu’il faut modifier, inventer, structurer, ils savent le faire. Ils sont flexibles. Donc nous le sommes aussi.
À ce jour, nous n’avons pas à déplorer de dépôt de bilan parmi nos membres, mais il va falloir que [l’activité] reprenne vite. On aura réussi à passer ce moment incroyable ‘de la meilleure des façons’. Cette période, si on arrive à la passer sans trop de dommages, aura renforcé à la fois les liens, sa faculté à être résilient, à faire face aux problèmes. La flexibilité a été mise à rude épreuve à tous les niveaux. Anticiper tout le temps, c’est quelque chose qui nous fait progresser. Notre état d’esprit, notamment sur le travail, a évolué.
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Publié par Romy CARRERE
