Ce n'est pas la première fois que l'on parle de foncière chez AccorHotels. Comme le rappelle le journal Les Échos, le projet avait déjà été abordé lorsque Denis Hennequin était à la tête du groupe. L'arrivée de Sébastien Bazin et le déploiement de sa nouvelle stratégie en 2014 jetait déjà les bases d'une séparation des métiers au sein du groupe en créant deux pôles distincts : HotelServices, entité qui propose services, distribution, franchise aux hôtels, et HotelInvest, qui regroupe la partie immobilière, les hôtels en propre et les investissements, Par ailleurs, Sébastien Bazin n'avait jamais caché son ambition de vouloir racheter certains établissements, notamment dans la catégorie économique. Il prenait ainsi le contre-pied de la politique d'asset light mené par le groupe depuis des années, qui consistait à vendre les murs de ses hôtels, à l'instar du modèle américain.
Ce projet de mini-foncière semble donc s'inscrire dans la stratégie d'AccorHotels, à ceci près que le groupe s'apprête à ouvrir le capital immobilier à d'autres investisseurs. Elle rassemblerait 80 hôtels dont 60 en France, principalement sous la marque Ibis. Cela pourrait bien être le point de départ d'une nouvelle réflexion, à savoir la scission des deux pôles dans les prochaines années puisque "deux sociétés valorisées valent mieux qu'une", explique un expert. Une réflexion qui n'échappe pas aux franchisés ni aux partenaires d'AccorHotels, qui font part de leur inquiétude et se demandent en interne si le groupe "n'est pas en train de se dessaisir de ses hôtels les moins rentables et de récupérer les plus rentables, destinés à prendre de la valeur au sein d'une nouvelle entité." Estimant que la foncière n'est encore qu'à l'état de projet, AccorHotels n'a pas souhaité répondre.
Publié par Catherine AVIGNON