Malgré le contexte inflationniste, les Français ont “sacralisé les vacances”, indique Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme, lors de la présentation du premier bilan de saison au ministère de l’Economie, en présence de Christian Manttei, président d’Atout France, Caroline le Boucher, directrice générale d’Atout France, et François de Canson, président d’ADN Tourisme. Près de 7 Français sur 10 (67 %) sont partis pendant les mois de juillet et d’août, et 88 % d’entre eux sont partis en France. Les clientèles internationales sont de retour, avec une augmentation de 29 % par rapport à 2022 sur les arrivées de vols long-courrier (+ 22 % pour les Américains, + 8,6 % pour les Canadiens, et + 119 % pour la clientèle asiatique, principalement en provenance du Japon à + 140 %, mais aussi de Chine, d’Inde et de Corée).
C’est donc une saison estivale “excellente”, indique la ministre. Les recettes internationales pourraient atteindre entre 64 et 67 milliards d’euros selon les premières estimations en 2023 (contre 58 milliards en 2022, qui était déjà une très bonne année). Et Olivia Grégoire d’insister sur “l’ampleur et la puissance de ce chiffre” : “la France demeure la destination touristique privilégiée et le tourisme doit être économiquement considéré à la hauteur de la puissance des recettes qu’il génère.” Un nouveau bilan sera publié à la fin du mois de septembre avec les chiffres de l’arrière-saison, qui s’annonce “très prometteuse”, avec réservations en hausse de 4 % pour l’hôtellerie classique et de 26 % pour l’hôtellerie de plein air pour le mois de septembre.
Des mutations profondes dans le tourisme
La ministre s’attarde cependant les prémices de “quelques mutations profondes dans la consommation du tourisme” observées cette saison, avec des changements notables dans le comportement des touristes. Les destinations de vacances évoluent, ce qui aboutit à un tourisme plus homogène sur le territoire, avec “une montée en puissance impressionnante” de la montagne, même si les littoraux concentrent toujours la majorité de la fréquentation.
De plus, la durée des séjours se raccourcit mais la fréquence des voyages augmente : “on part moins longtemps mais plus souvent”, et la période des vacances s’allonge, allant désormais de mai à octobre. Enfin, les choix se font de plus en plus à la dernière minute, avec des voyageurs qui n’hésitent pas à changer de destination en fonction des conditions météo, qui ont été particulièrement instables cet été.
Attention aux excès, prévient la ministre
Toutefois, Olivia Grégoire a souhaité mettre en garde les professionnels du secteur concernant les prix élevés observés dans les hôtels et restaurants ces derniers mois, dans un contexte de vie chère et d’inflation. “Les Français ont fait des choix dans leur manière de consommer. Ils sont allés au restaurant cet été mais ont consommé un peu moins ou autrement”, indique la ministre. L’hôtellerie a connu un très léger retrait de fréquentation (- 2 %), alors que l’hôtellerie de plein air et le locatif sont en hausse. Dans le même temps, le RevPAR a augmenté de 21,9 % en moyenne en France par rapport à 2019, pour atteindre jusqu’à + 30 % dans certaines régions.
“J’en appelle à la responsabilité de tous en matière de prix [à la veille] de la coupe du monde de Rugby et à un an des Jeux olympiques”, indique la ministre, rappelant que d’ici à la fin de l’année, un observatoire des prix sur les plateformes de réservation d’hébergement permettra d’indiquer aux consommateurs les pratiques commerciales trompeuses, lorsque les tarifs demandés ne correspondent pas au service proposé. Ces comportements font l’objet de sanctions lourdes, rappelle Olivia Grégoire, allant jusqu’à 300 000 € d’amende et deux ans de prison. Un avertissement clair pour les hôteliers qui seraient tentés de gonfler excessivement leurs prix à l’approche des compétitions sportives internationales.
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Publié par Roselyne DOUILLET
mardi 29 août 2023