La dynamique Umih du Rhône a rassemblé mardi 17 décembre, dans le bouchon lyonnais le Jura, une quinzaine de journalistes. En effet, les Lyonnais défendent leur gastronomie et la transparence en cuisine, mais la TVA qui s'alourdit et l'addition qui grossit les inquiètent. D'autant que les restaurateurs qui voient cette épée de Damoclès au-dessus de leurs pianos... Laurent Duc, président de l'Umih 69, rappelle le contexte : "Le passage de la TVA de 19,6 % à 5,5 % avait évité un nombre significatif de fermetures d'entreprise."
De son côté, Philippe Florentin, président des restaurateurs au sein de l'Umih 69, souligne : "Si le président André Daguin a voulu une baisse de la TVA, c'était pour ne pas augmenter les tarifs, car depuis dix ans, le prix des matières premières augmente." Au-delà de la répercussion sur l'addition, l'augmentation de la TVA aura un impact négatif sur le résultat net et la valeur du fonds de commerce. Les hausses régulières du smic s'ajoutent aux charges. "Le propos n'est pas de dire que ce n'est pas légitime, mais tout se cumule. De nombreuses entreprises vont devoir tirer le rideau. Il s'agit de la survie des restaurateurs", s'inquiète Philippe Florentin.
Pour l'Umih, "un point de TVA en plus, c'est 10 000 emplois de détruits", soit 30 000 emplois supprimés dans les CHR. "La profession n'est pas organisée. Tant que nous ne ferons pas de manifestation, nous ne serons pas entendus, regrette Philippe Florentin. Au lendemain de l'adoption par l'Assemblée nationale du label 'fait maison' , une solution pourrait être d'adopter une taxation différenciée selon le type d'établissement. Quand la valeur ajoutée est supérieure, l'État ne devrait-il pas ajuster les taux pour valoriser le travail et l'emploi ? "Dire que ceux qui transforment pourraient être considérés comme de vrais artisans avec une TVA à 5,5 %, c'est un combat de l'Umih", acquiesce Laurent Duc.
Publié par Sophie SENTY