L’Hôtellerie Restauration : Le congrès annuel de l’Umih s’enchaîne après votre élection. Sous quel signe voyez-vous cet événement ?
Thierry Marx : Cela sera un congrès pour se rencontrer, pour passer de bons moments ensemble en région, rire. Il est important de se retrouver. Il y aura des ateliers et nous allons mettre en place un certain nombre d’outils pour mieux communiquer entre nous et vers l’extérieur. L’industrie des CHR n’est pas en deça des autres, ce n’est pas une industrie de seconde zone, nous représentons quand même 8 % du PIB ! Nous devons nous mettre en avant.
Pouvez-vous nous présenter le thème du congrès, qui sera votre premier en tant que président de l’Umih ?
Le thème fort cette année, c’est s’engager pour réussir. Un thème en lien avec la campagne d’élection que nous avons mené avec Éric Abihssira. Un engagement qu’il faut porter sur l’impact social, qui va être un combat à mener sur la qualité de vie au travail, sur le regard différent qu’il va falloir porter sur nos métiers tout en leur redonnant de l’attractivité, et l'engagement que nous devons conduire sur notre impact environnemental. L’environnement n’est plus une variable d’ajustement, il faut prendre à bras le corps ce tourisme vert,sans oublier que les établissements situés en zone rurale ont besoin de soutien sur ce point-là.
Quelle votre vision de la situation actuelle et de l'avenir des CHR français ?
Il est nécessaire que l’on comprenne que cette idée de l’engagement doit se faire par le mouvement. Nous devons aller de l’avant. Nous allons traiter les sujets qui sont des dossiers de fond comme l’attractivité, la qualité de vie au travail, la formation et l’impact environnemental via les circuits cours, l’énergie… On s’aperçoit avec les chiffres que nous tendons vers un slow travel. On va voyager plus doucement, plus longtemps et plus décarboné. L'industrie des CHR a besoin de retrouver un dynamisme fort en ruralité. Il faut répondre aux attentes des personnes qui visitent ce pays.
Nous sommes vraiment dans l’engagement. Les professionnels de notre secteur ont déjà anticipé un certain nombre de chantiers, mais on ne le dit pas assez. Leur engagement doit remonter, ils doivent oser montrer qu’ils ont évolué et mis en place des choses sans attendre nécessairement une circulaire qui l’ordonne. Pour un restaurateur, gérer son énergie par exemple, c’est un coût matière première qu’il contrôle depuis longtemps. On n’a pas attendu l’augmentation des coûts pour le faire. Et parfois, pour aider les entreprises à poursuivre cette transition vers de la haute qualité environnementale, il faut que le régalien comprenne que cela nécessite un peu de crédit d’impôts.
Ce congrès sera l’occasion de dire à nos confrères et consœurs qu’ils vont de l’avant, qu’ils ne savent pas forcément le dire et que souvent, c’est le régalien qui peut être un peu en retard. Le terrain a déjà mis en place des choses, même si, on l’entend, ce n’est pas toujours suffisant.
Publié par Romy CARRERE