L'Hôtellerie Restauration : Quelles sont les caractéristiques de
votre zone géographique ?
Stéphane Brandy et Arnaud
Massat : Nous intervenons dans le département du Tarn qui est dominé par la
ville d'Albi et l'agglomération de Castres-Mazamet. La première, cité
épiscopale inscrite au patrimoine universel de l'Unesco, est, avec la
cathédrale, les quartiers médiévaux, le grand théâtre contemporain et le musée
Toulouse Lautrec, une ville touristique, animée et en développement - facultés,
école des Mines, laboratoire de recherche agroalimentaire. Située à une
quarantaine de kilomètres au sud, l'agglomération de Castres-Mazamet présente
des attraits touristiques certains - maisons médiévales polychromes en bordure
de l'Agout, coche d'eau le Miredames -, mais elle se démarque plutôt par une
activité économique plus régulière et se veut plus un technopole de référence
en santé, numérique et chimie fine. Le département est également riche de
petites villes, villages et zones rurales.
Comment se caractérise votre portefeuille d'affaires à vendre ?
Sur nos 190 mandats de vente, la majorité concerne des restaurants
traditionnels de type brasserie améliorée, et peu de gastronomiques, de snacks
ou vente à emporter, des hôtels-restaurants notamment en zone rurale, et
quelques bar-tabacs.
Quels sont les prix moyens du marché dans votre zone ?
On estime que le prix moyen de vente d'un hôtel bureau s'élève à 100 %
du chiffre d'affaires HT et trois fois le Perf, et 70 % du CA HT et 2,5
fois le Perf pour un hôtel-restaurant. Pour les restaurants traditionnels et
les bars-brasseries, la moyenne s'établit à 70 % du CA HT et deux fois l'EBE.
Enfin, pour les bar-tabacs, la moyenne estimée est de trois fois le Perf s'ils
sont en ville, et 2,5 fois le Perf s'ils sont en zone rurale.
Comment ressentez-vous le marché des ventes de CHR ?
Actuellement, dans notre zone géographique, nous sentons que l'offre est
plus forte que la demande. Les acquéreurs sont peu nombreux et nous aimerions
en attirer plus. Globalement, quand ils ne sont pas originaires de la région,
les acquéreurs cherchent d'abord sur la côte basque, landaise et
méditerranéenne, et éventuellement dans le Périgord et à Toulouse. C'est après
s'être heurtés à des prix au-dessus de leur budget qu'ils étudient notre
département parce qu'il offre des biens moins chers, donc souvent en second
choix. Actuellement, le marché est plutôt à l'avantage des acquéreurs qui
peuvent trouver des biens dotés de résultats stables et honorables, à un prix
abordable, dans un environnement qui rime avec qualité de vie et diversité de
produits locaux, et géographiquement bien situé : à une heure de Toulouse,
une heure et demie de la Méditerranée et des stations de ski, et deux heures de
l'Espagne.
Quelles sont vos prévisions pour 2017 ?
Compte tenu de la pénurie d'acheteurs, nous pensons que les prix sont
plutôt à la baisse sauf pour les bar-tabacs pour lesquels ils devraient rester
stables.
Un conseil pour les vendeurs ?
Ne pas surestimer leur affaire sans quoi ils perdront du temps alors que
les délais de vente sont déjà longs - un an minimum en moyenne.
Publié par Tiphaine BEAUSSERON