Lumières bleutées, musique digne d’un film à grand spectacle et écran géant dans un salon XXL du Pullman Berlin Schweizerhof. C’est dans cette ambiance de show à l’américaine, en marge du 22e International Hotel Investment Forum (IHIF) organisé début mars dernier dans la capitale allemande, que le groupe Accor a présenté ses derniers résultats, son nouveau programme de fidélité et ses prochains axes de développement. Une fois le silence revenu dans l’immense salon du Pullman, des projecteurs ont accompagné l’arrivée sur la scène, en costume mais sans cravate, de Sébastien Bazin, le patron du groupe aux 4 800 hôtels et 704 000 chambres dans plus de 100 pays dans le monde. À ses côtés, une partie de sa garde rapprochée : Maud Bailly, qui chapeaute notamment le digital, Ian Di Tullio, vice-président des relations clients, et Steven Taylor, directeur des marques.
Une licence en sciences économiques et une maîtrise de gestion option finance
Né à l’orée des années 1960, fils d’un administrateur de biens, Sébastien Bazin a étudié au lycée Saint-Jean-de-Passy, à Paris (XVIe), avant d’enchaîner avec une licence en sciences économiques et une maîtrise de gestion, option finance, à l’université Panthéon-Sorbonne (Ve). C’est dans la finance qu’il fait ses premières armes, d’abord à New York, puis San Francisco et Londres. Il rentre en France en 1990, où il prend la direction de la banque d’investissement Hottinguer Rivaud Finances et, deux ans plus tard, celle de la société Immobilière Hôtelière. En 1997, il est nommé directeur général Europe de la société d’investissement privée Colony Capital, où il découvre les coulisses du secteur hôtelier. Il mène de nombreuses opérations avec Club Méditerranée, Lucien Barrière, Fairmont & Raffles ou encore Buffalo Grill. En 2005, il rejoint le conseil d’administration du groupe Accor. Un essai qu’il transforme huit ans plus tard, en acceptant le fauteuil de président-directeur général.
225 M€ engagés pour un plan digital sur quatre ans
Depuis 2013, Sébastien Bazin incarne Accor. Car il sait communiquer, guider, et il sait aussi s’entourer. Parmi ses dernières recrues : Maud Bailly. Bardée de diplômes - Normale Sup, Sciences Po, ENA -, ancienne directrice de la gare Montparnasse, elle a également dirigé le pôle économique de Matignon du temps de Manuel Valls, avant de rejoindre Accor en 2017. À 40 ans, elle a en charge le digital, la distribution, les ventes et les systèmes d’information au sein du groupe. Un poste clé, créé par “un visionnaire” dit-elle évoquant Sébastien Bazin.
Le PDG d’Accor sait se projeter, investir et inventer. Se projeter en misant sur un modèle de gestion dit asset-light : Accor cède ses murs à des investisseurs immobiliers. Investir : 225 M€ ont été engagés pour un plan digital sur quatre ans. Inventer : le flambant neuf programme de fidélité lifetsyle, baptisé ALL pour Accor Live Limitless (vivre sans limite), vient d’être lancé. “Sébastien Bazin est un intuitif”, ajoute Franck Gervais, directeur général Europe chez Accor. Il donne un cap, mais accorde aussi le droit à l’erreur. Car le moteur, ce sont les voyageurs. “Des clients que l’on écoute en live et en ligne”, souligne Ian Di Tullio. Un mode opératoire pour ajuster au mieux les offres. “La réussite, c'est de savoir s’adapter en permanence”, complète Maud Bailly. Réactivité, agilité et rapidité sont les qualités requises pour travailler avec Sébastien Bazin. Elles permettent d’anticiper les comportements et les usages, de rebondir si on s’est trompé, bref de voir loin.
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Publié par Anne EVEILLARD