Pour Marie Goigoux, la reprise de l'hôtel-restaurant dans lequel elle travaillait depuis 2008 s'est faite progressivement. Quand, à 25 ans, elle débute à l'Auberge de Mazayes en tant que femme toutes mains, elle est loin d'imaginer qu'elle reprendra un jour la direction de l'établissement. Les imprévus de la vie vont modifier ses perspectives quelques années plus tard. "C'est mon conjoint, également salarié de l'établissement, qui devait reprendre le fonds de commerce. Malheureusement il est décédé dans un accident de la route", confie la jeune femme qui apprend peu après le drame qu'elle est enceinte. À la naissance de l'enfant, Alain Michy, le patron et propriétaire de l'Auberge, lui propose une location-gérance. Marie Goignoux investit alors toutes ses économies. Pour autant, elle ne souhaite pas se lancer seule. Aucun membre du personnel n'étant disposé, à l'époque, à partager ce risque, c'est avec l'aide de sa mère et de sa soeur, et un investissement total de 30 000 € qu'elle passe le premier cap de sa nouvelle vie d'entrepreneuse.
Un crédit professionnel obtenu après un an de location-gérance
"La location-gérance
permettait aussi de pouvoir se préparer à la reprise du fonds que le
propriétaire et moi avions envisagée comme une seconde étape", explique la jeune femme, consciente
que, seule, avec deux enfants à charge, ses chances pour l'obtention d'un
crédit professionnel étaient quasiment nulles, sauf à démontrer ses
compétences. C'est donc après un an de location-gérance, chiffres d'exploitation
rentables à l'appui, qu'elle va démarcher seule les banques pour financer le
rachat de fonds et l'obtenir. En revanche, pour le rachat des murs en 2016,
Marie Goignoux choisit de passer par un courtier. "Le courtage a un coût mais c'est un soutien très utile et un gain de
temps indéniable lorsqu'on travaille 15 heures par jour dans son affaire",
souligne la chef d'entreprise qui se dit particulièrement satisfaite du travail
de Jérôme Pouce, le courtier du
réseau de franchise CrediPro à Clermont-Ferrand, qui a obtenu le financement.
Publié par Tiphaine BEAUSSERON