Réussite : la bonne étoile de Myriam Kournaf

Paris (75) À 44 ans, Myriam Kournaf débute sa dixième année à la tête de l'hôtel Montalembert, à Paris. Un établissement qui a été premier hôtel de la rive gauche classé 5 étoiles.

Publié le 13 avril 2016 à 12:16

"Je ne voulais pas travailler d'emblée dans l'hôtellerie. Après mon bac, je suis allée à la fac, où j'ai enchaîné un DEA d'anglais et un DESS d'administration des entreprises à l'université Nice-Sophia-Antipolis. J'ai même enseigné l'anglais à des lycéens durant deux ans. Ce sont des petits jobs d'été de réceptionniste, de gouvernante, qui m'ont mis le pied à l'étrier et fait découvrir l'hôtellerie haut de gamme. Ça m'a plu. J'ai persévéré avec un stage de management hôtelier au Four Seasons d'Atlanta, aux États-Unis.

À mon retour en France, un an plus tard, j'ai récupéré la direction commerciale des hôtels West-End et Aston à Nice. Dans la foulée, j'ai rejoint le Méridien Garden Beach à Juan-les-Pins, au poste de directeur des ventes et du marketing, puis comme directeur des opérations. Mais Nice étant une sorte de port d'attache pour moi, j'y suis revenue en 2003 pour mon premier poste de directeur général : j'ai fait la réouverture de l'hôtel Beau Rivage, qui sortait de sept mois de travaux réalisés par l'architecte Jean-Michel Wilmotte. Sans doute l'un de mes premiers grands défis. J'y suis restée deux ans, en me disant que si je devais à nouveau quitter Nice, ce serait pour repartir aux États-Unis. Mais le destin en a voulu autrement. J'ai été approchée par la famille Soldevila, à la tête du Majestic Hotel Group, pour reprendre la direction du Montalembert à Paris. C'était une belle opportunité. Avec le recul, je sais que je suis venue à Paris non pas pour la ville en elle-même, mais pour le Montalembert, une adresse déjà singulière dans le faubourg Saint-Germain, élégante, discrète et imaginée par le décorateur Christian Liaigre. Un peu avant de quitter Nice pour Paris, je me souviens d'un journaliste qui m'avait demandé : 'et après, qu'allez vous faire ?' J'avais répondu : 'petit et luxe'. C'est le profil du Montalembert : 54 chambres, 60 salariés et le classement 5 étoiles obtenu en 2011.
 

"Je connais tous les salariés par leur prénom"

La conquête de cette cinquième étoile s'est préparée bien en amont, durant un an. Avant d'envoyer le dossier de candidature, il a fallu analyser ce qui était déjà aux normes de la classification 5 étoiles dans l'hôtel et ce qui ne l'était pas. Puis, prévoir des interventions pour faire en sorte d'adapter ou améliorer ce qui devait l'être. À ce propos, je trouve que le barème en vigueur ne prend pas suffisamment en compte le service. Il n'y a rien concernant le ratio employé par chambre. Or, au Montalembert, nous avons un ratio d'une personne par chambre.

2010 a été une année charnière. L'hôtel a même fermé deux mois pour des travaux de mise aux normes. Une fois le dossier bouclé et envoyé, des inspecteurs sont venus incognito, avec un débriefing à la clé. Et puis, quelques jours avant le 25 décembre 2011, j'ai appris que le Montalembert était désormais classé 5 étoiles : il devenait alors le premier hôtel de la rive gauche dans ce cas. Je l'avoue aujourd'hui : j'en avais fait un challenge personnel. Mais, au-delà, cette reconnaissance a été une grande fierté pour les 60 salariés de l'hôtel que je connais tous par leur prénom. Car l'humain est l'épine dorsale d'un établissement. Je mets un point d'honneur à ce que les salariés se sentent bien au Montalembert et j'encourage la promotion interne. Si bien que le turn-over est faible. Quant à la 5e étoile, ce n'est pas juste une plaque sur la façade de l'hôtel : elle témoigne de toute une dynamique, de la mobilisation et de l'implication d'une équipe.
 

Un hôtel littéraire dans un quartier d'éditeurs

Parallèlement à cela, le Montalembert tire aussi son épingle du jeu par le positionnement littéraire que j'ai souhaité lui donner dès mon arrivée, au regard de sa proximité avec de nombreuses maisons d'édition, dont Gallimard, notre voisin. J'ai pris mes fonctions en 2005 et, en 2006, le prix du premier roman de femme, aujourd'hui rebaptisé prix de la romancière, était créé. L'hôtel accueille également d'autres remises de prix littéraires tout au long de l'année, comme le prix Marie Claire ou encore le Prix Duménil.

La famille Soldevila me fait confiance et, pour moi, c'est une vraie chance. Car je ne perds pas de vue que mon travail est de diriger une entreprise, mais je n'en suis pas la propriétaire. Alors que j'entame ma dixième année à la direction du Montalembert, j'accueille désormais des apprentis et des stagiaires. J'aime faire connaître nos métiers, j'aime transmettre. C'est sans doute ce qu'il me reste de mon court passé de professeur d'anglais."


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Publié par Anne EVEILLARD



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