Pour mener à bien ce projet, la rigueur est de mise. Le tandem, associé à Philippe Bonnefois, élabore le concept dans ses moindres détails. "Tout était bien délimité et précis dès le départ : l'état d'esprit du restaurant, la charte graphique, le type de carte… On voulait une cuisine bistronomique, à partir de produits frais et à des prix raisonnables, et surtout, un accueil décontracté, souriant et amical, à notre image. Ça peut paraître bateau, mais ce n'est pas toujours le cas dans les restaurants à Paris. Nous avons proposé un projet clé en main à tous les amis qui sont rentrés dans l'aventure, en délimitant bien les rôles des uns et des autres pour qu'il n'y ait pas d'ingérence possible", souligne le néo-restaurateur.
Expertises
Dans ce cercle d'amis âgés de 25 à 63 ans, les profils sont divers, ce qui permet de bénéficier des savoir-faire des uns et des autres. "Ca va du conseil amical à la prestation rémunérée, mais dans tous les cas, c'est précieux. L'un est architecte et a réalisé les plans. Une amie avocate est intervenue sur les aspects juridiques. Deux consultants en vins et spiritueux nous ont fait notre carte. Un ami dans le BTP nous a aidés pour les travaux. Ceux qui travaillaient dans la communication nous ont fait bénéficier de leurs contacts dans la presse", note-t-il.
Côté finances, "les associés disposent d'un nombre égal de parts. Plus on est nombreux, plus ça apporte un investissement de départ conséquent", glisse l'intéressé. Cet apport initial (et confidentiel) a notamment servi de levier auprès des banques pour l'obtention d'un prêt. "Personne n'a investi dans le but de s'enrichir. L'objectif premier, c'est avant tout l'aventure humaine, et que chacun puisse retrouver sa mise après quelques années, pour qu'il n'y ait pas de pertes. Par ailleurs, les associés bénéficient d'avantages - par exemple des remises sur la carte des vins et champagnes -, et quand ils envoient quelqu'un de proche, on lui offre une coupette", précise Benjamin Guinois.
Surfer sur les réseaux
La démultiplication des réseaux constitue justement l'un des gros atouts de Friends & Family. "Nos associés sont les ambassadeurs de cet établissement de 50 couverts, il y a une certaine fierté à convier ses proches dans son propre restaurant. Ils représentent une clientèle fidèle et viennent manger ici avec leur famille, leurs amis, leurs réseaux professionnels. Cela fait boule de neige, c'est le b-a-ba du bouche-à-oreille. Depuis l'ouverture, en octobre 2017, on est complet tous les soirs", se réjouit-il.
Chiffre d'affaires, nombre de couverts, nouvelle recrue… Régulièrement, une newsletter tient les associés informés de la vie du restaurant et de ses résultats. Ces derniers sont également invités à faire des retours une fois que la carte trimestrielle est lancée. "Pas question de faire des votes, qu'il s'agisse de la carte, de la stratégie ou du management, sinon on ne s'en sortirait pas", admet-il.
Jusqu'à présent, cette formule audacieuse ne "présente que des avantages", au point que le trio fondateur "ne se ferme pas à l'idée d'un deuxième restaurant". Le seul bémol : "Il a été fastidieux de trouver le montage juridique adéquat et de faire signer les cinquante membres de la family !"
Publié par Violaine BRISSART