La règle du jeu est simple. Chaque semaine, quatre couples d'hôteliers sont en lice dans l'émission Bienvenue à l'hôtel, diffusée sur TF1. Les duos testent et jugent les prestations de leurs concurrents, en se basant sur cinq critères : le cadre et la situation de l'établissement, l'accueil et les prestations, la qualité des extras, la chambre et le rapport qualité-prix. L'enseigne qui obtient la note la plus élevée remporte 3 000 € et le titre de meilleur hôtel de la semaine.
Philippe et Audrey Nahmias, propriétaires du Pré Saint-Michel (un 3 étoiles à Manosque), se sont lancés dans l'aventure. "Manosque, on n'en parle pas assez. Pourtant, c'est une excellente base pour rayonner dans le Luberon et le Verdon. Je voulais promouvoir la destination, notre hôtel, et reconquérir une clientèle française, plus rare depuis deux ou trois ans", explique Philippe Nahmias. De leur côté, Béatrice et Michel Fichter, à la tête du petit hôtel cannois Le Romanesque, ont décidé de participer pour "se démarquer par rapport à tous les hôtels existant à Cannes".
Une expérience à tenter
Après la diffusion de l'émission, en juin dernier, les retombées ne sont pas forcément à la hauteur de leurs espérances. "Nous avons eu plus de 3 000 visites sur notre site, contre 150 d'habitude. Mais en termes de réservation, zéro", déplore Philippe Nahmias. Béatrice Fichter enchérit : "On nous a reconnus dans la rue, ça nous a fait connaître aussi par les gens du métier, mais il est difficile d'évaluer les retombées en termes de réservation : à mon avis, cela reste anecdotique."
En revanche, les deux candidats louent cette "expérience humaine". "Le tournage a duré quinze jours, il y avait une bonne ambiance, on est allé dans les hôtels des uns et des autres, à Manosque, Dijon… C'est un excellent souvenir, même si cela a été vraiment fatigant. On dormait cinq heures par nuit", se souvient Béatrice Fichter. Un bémol toutefois : "Il faut s'attendre à des remarques désagréables de la part des concurrents - c'est le jeu ! -, d'autant que la production fait monter la sauce en titillant les participants ou en mettant en avant certains défauts dans les établissements. Si j'avais un conseil à donner, ce serait de rester soi-même. Les candidats trop compétitifs peuvent parfois donner une mauvaise image", souligne Philippe Nahmias. Il faut donc faire le tri parmi les commentaires des candidats, mais certains peuvent s'avérer utiles. "On nous a dit que notre petit déjeuner et nos balayettes en plastique étaient basiques. Depuis, on a étoffé notre offre de petit déjeuner, et on a changé nos balayettes pour des modèles en porcelaine", ajoute l'hôtelier. Et si c'était à refaire ? "Oui, sans aucune hésitation", répondent les intéressés.
Publié par Violaine BRISSART