Restauration : recruter contre vents et marées

Vienne C'est un constat alarmant pour les restaurateurs : il est difficile de recruter. Chronophage, chère, la recherche et la formation de personnel dans l'hôtellerie-restauration tourne parfois au casse-tête, notamment en province. Témoignage et retour d'expérience de deux restaurateurs qui se démènent pour trouver des salariés.

Publié le 03 janvier 2022 à 11:37

C'est du jamais vu”, analyse Paul Pourel qui a repris il y a trois ans en périphérie de Poitiers Le Moulin de la Norée et qui tente de recruter 6 collaborateurs. “Je me tourne vers la gastronomie donc j'ai besoin de personnel formé, qualifié. Aujourd'hui, j’en suis réduit à chercher des bras. “ Les métiers de l'hôtellerie-restauration pâtissent d'un manque d'attractivité. Certes, l'image de la cuisine s'est améliorée, des émissions télévisées comme Top Chef contribuant à en redorer le blason. Reste que, côté salle, “il y a tellement de préjugés à déconstruire !”

 

Actionner différents leviers

Après une saison estivale éreintante pour son équipe en sous-effectif, Paul Pourel accorde trois semaines de congés à ses 12 salariés. En octobre, il provoque une réunion avec l'Umih, le Medef et le député de la Vienne. L'idée ? Mettre tout le monde autour de la table pour trouver des solutions. Parallèlement, il augmente les salaires de tous ses employés de 10 % : “Payer plus, je suis entièrement d'accord, mais l'équilibre financier est de plus en plus difficile à trouver.” Il tente de doubler ses équipes pour permettre à chacun de prendre 2 jours de congés hebdomadaires consécutifs. Mais, face au désert des candidatures, il est contraint de réduire la voilure côté salle pour ménager ses collaborateurs. Il passe à 45 couverts contre les 55 habituels et ferme 2 jours par semaine. “Refuser des clients, après 7 mois d'inactivité, c'est extrêmement frustrant”, reconnaît-il. C'est également intégrer un cercle vicieux, car moins de couvert signifie moins de rentrées de trésorerie...

 

Message choc

À Châtellerault, Laura Hémon, du restaurant Hémon, a enchaîné les pas d'heures à défaut de trouver des collaborateurs. “J'ai tenté de passer par Pôle Emploi. J'ai sélectionné des profils, aucun n'a répondu. J'ai contacté la conseillère qui m'a assurée de s'occuper très vite de mon dossier. Je n'ai pas de nouvelles depuis trois semaines...” Laura Hémon décide d'agir par elle-même. Elle installe un panneau au message choc devant son établissement. “J'ai reçu énormément de CV, de tout, mais un seul candidat qualifié. Il demandait un salaire mirobolant : sachant qu'on s'arrache ses compétences, il a fait monter les enchères. J'ai donc embauché une personne qu'il faut former. Le point positif, c'est qu'en faisant un peu de tapage, ça fonctionne.

 

Pourquoi pas l'intéressement ?

Aujourd'hui, Paul Pourel réfléchit à l'intéressement de ses salariés pour attirer des candidats et motiver ses salariés sur du long terme : “Je pense que c'est un bon moyen pour attirer, et il est légitime de verser à chaque membre de l'équipe une part du gâteau. J'aimerais mettre en place ce système qui concerne 14 % des entreprises en France tous secteurs confondus et seulement 2,7 % des entreprises dans le secteur de la restauration. Mais encore faut-il dégager des bénéfices... Dès que j'en dégage, j'y vais !” Une autre clé d'implication est mise en exergue par les deux restaurateurs : la considération.

attractivité  recrutement


Photo

Publié par Marie-Julie MEYSSAN



Commentaires
Photo

En cliquant sur publier vous acceptez les [conditions générales d'utilisation]

Voir notre Politique des données personnelles




Vidéos-Podcasts


Newsletter

Ne Ratez plus l'actualité , abonnez-vous à la newsletter quotidienne !


Dernières offres d'emploi

Assistant Maître d'hôtel H/F

69 - LYON 06

Rejoignez la Brasserie Roseaux, un voyage unique entre tradition et modernité ! Portée par les chefs étoilés Tabata et Ludovic Mey, la Brasserie Roseaux incarne l'élégance de la cuisine française dans un cadre raffiné. Véritable écrin de tradition réinventée. Service en salle soigné, découpe deva

Posté le 21 novembre 2024

Responsable de salle H/F

93 - ST OUEN SUR SEINE

Le Bouillon du Coq est un Bouillon traditionnel populaire et accessible à tous, a ouvert ses portes le 11 juillet 2024 au 37 Boulevard Jean-Jaurès à Saint-Ouen avec Le chef Thierry MARX et le soutien de la société EMERIGE. Cet établissement historique, entièrement rénové, se situe dans un quartie

Posté le 21 novembre 2024

Pâtissier H/F

75 - PARIS 06

Le Nesle, brasserie traditionnelle française, recherche un Patissier h/f afin d'accompagner son développement. Poste de fermeture. Mail: brasserienesle@gmail.com ou directement avec votre CV sur place : 22 rue Dauphine, 75006 Paris.

Posté le 21 novembre 2024