Plus de 15 millions de personnes sont attendues lors des Jeux olympiques et paralympiques, selon l'office de tourisme de Paris (voir encadré). Une manne pour le secteur hôtelier de la capitale ? "On observe en moyenne 50 % de réservations supplémentaires par rapport aux réservations à date au 15 avril 2023, et ce quelle que soit la catégorie d’hôtel", déclare Véronique Siegel, présidente de l’UMIH en charge de l’hôtellerie française.
À moins de trois mois des Jeux olympiques, les pré-réservations laissent toutefois entrevoir des perspectives contrastées. "Certains hôtels qui ont signé avec une délégation sportive ou une entreprise sont en sold-out. D’autres, au contraire, ne sont pas full du tout. Mais il reste près de trois mois pour d’autres réservations", nuance Joanne Dreyfus, associée chez Deloitte et responsable de la branche Transport, Hospitalité et Services.
Un bel été chez Accor
Chez Accor, par exemple, près d’un tiers des hôtels présents dans les villes hôtes des Jeux (soit 250 établissements environ) ont pu contracter directement avec Paris 2024. Pour les 400 autres hôtels Accor concernés, "on note une belle dynamique de réservations et ce, depuis l’ouverture des ventes en juillet dernier. Par exemple, nous constatons à début avril que nos hôtels parisiens ont un taux d’occupation d’environ 70 % sur la période des Jeux olympiques, nous sommes confiants sur le fait de réaliser un bel été", révèle Patrick Mendes, directeur général Accor Europe et Afrique du Nord (division Premium, Milieu de Gamme et Economie).
72 % d’occupation aux JO de Londres
L'office de tourisme de Paris estime le taux d’occupation en Île-de-France, tous hébergements marchands confondus, entre 56,3 % et 75,9 % pendant les JO, contre 58,4 % en juillet 2019. "Il y a eu une communication très négative sur les prix des hôtels à l’automne dernier. Certaines plateformes ont également pu faire croire qu’il y avait une pénurie de chambres à Paris, ce qui a ramené sur le marché un certain nombre de logements privés, en plus d’une offre hôtelière déjà suffisante, pointe Véronique Siegel. La clientèle touristique habituelle ne sera pas là, et on ne la reverra pas avant septembre. Si on arrive à 75 % d’occupation, ce sera bien. Pendant les JO de Londres, qui a un nombre de chambres par habitant comparable à Paris, les taux d’occupation n’ont pas dépassé 72 %".
Des retombées à retardement ?
L’effet JO devrait néanmoins être bénéfique à plus long terme. "Ce n’est pas forcément l’année des JO que les chiffres vont être exceptionnels, prévoit Joanne Dreyfus. Mais cet événement va faire un show-case de la France, et une bonne dynamique pourrait se créer après, en 2025 et 2026".
Publié par Violaine BRISSART