“Nous avons de plus en plus de postulants qui veulent travailler chez nous en couple, explique Olivier Bellin, chef deux étoiles Michelin de l’Auberge des Glazicks, à Plomodiern (Finistère). C’est une forte tendance que l’on note depuis quatre ou cinq ans. Ils sont très jeunes, autour de 20 ans, ne font qu’une seule maison et montent ensuite leur affaire. Ils envoient leur CV séparément, puis lorsque le projet de recrutement se concrétise, ils manifestent leur désir d’être ensemble et font valoir que ce serait un plus pour intégrer notre entreprise.”
“Les couples - souvent avec l’homme en cuisine et la femme en pâtisserie -deviennent fréquents. Être à deux a toujours été un avantage, surtout pendant les saisons avec de meilleures conditions de logement”, constate la cheffe Noëmie Honiat, dont le couple qu’elle forme avec Quentin Bourdy symbolise ce bonheur de travailler ensemble. “La difficulté dans le recrutement des couples peut résider dans une différence de niveau, souvent à des postes différents. Cette situation nous est arrivée. Les reproches professionnels à l’un en salle étaient très mal vécus par l’autre en cuisine”, se souvient Olivier Bellin.
Des avantages, mais pas que
“Embaucher un couple implique de maîtriser encore mieux les relations au travail. Car si l’on parle mal à l’un, on peut perdre les deux”, relève Quentin Bourdy, le chef de l’Univers à Villefranche-de-Rouergue dans l’Aveyron. “Cet été, presque un tiers de l’équipe était constitué de collaborateurs recrutés en couples, relate Olivier Bellin. Lorsque l’un de ces couples a connu des difficultés, nous avons eu très peur. Nous les avons relogés dans des appartements différents. Mais aujourd’hui, tout va bien. Ils sont toujours avec nous et viennent même d’acheter une maison dans la commune. Embaucher un couple, c’est pourvoir deux postes en même temps, mais c’est aussi le risque d’en perdre deux en même temps.”
“Je comprends le côté rassurant de postuler à deux. Nous avons des demandes d’embauche qui ne concernent que des couples comme pour cette mairie qui relance un hôtel municipal. Mais d’autres recruteurs, surtout pour des cadres, en font un motif d’exclusion. Ils refusent de prendre le risque de perdre deux postes stratégiques en même temps”, analyse Alain Jacob, du cabinet AJ Conseil, chasseur de têtes, entre autres, pour les CHR.
recrutement #Personnel#
Publié par Francois PONT