Le 20 octobre dernier, Olivia Grégoire inaugurait l’épicerie associative et solidaire, le Comptoir des cocottes, à Mazangé (Loir-et-Cher), 894 habitants. La ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme saluait ici la concrétisation du projet du premier lauréat du programme de reconquête du commerce rural. Un dispositif lancé le 1er mars 2023, avec Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la ruralité, et doté d’une enveloppe de 12 M€ par an pour soutenir des projets d’implantation de commerces en zone rurale d’ici à la fin 2025. Le 11 décembre dernier, 43 nouveaux lauréats ont été révélés, avec un soutien financier de l’État de 1,2 M€. L’objectif : permettre à quelque 50 000 Français de bénéficier d’un commerce de proximité dans les tous prochains mois.
“Un commerce qui rouvre, un lieu de vie où tout le monde se retrouve”
“En moins d’un an, ce programme a permis de financer 224 projets de commerces, à hauteur de 6,5 M€, principalement dans des communes qui en sont aujourd’hui dépourvues. Au moins 151 000 Français vont revoir un commerce ouvrir près de chez eux. Un commerce qui rouvre c’est un service de proximité en plus, mais c’est aussi, et avant tout, un lieu de vie où tout le monde se retrouve et qui participe au renforcement de la cohésion sociale. Plus globalement, la réouverture d’un commerce c’est la première pierre à une meilleure attractivité de la commune et de son territoire. Un village où il y a de la vie, c’est un village qui attire des touristes et qui peut aussi être un terreau pour l’implantation d’entreprises”, explique Olivia Grégoire.
Parmi les profils de commerces qui rouvrent leurs portes grâce au dispositif mis en place par le Gouvernement, les enseignes multiservices, les épiceries sociales et solidaires ainsi que les bars-restaurants sont les plus fréquents. Parce qu’ils recréent du lien entre les habitants et entre les générations. L’entourage de la ministre Olivia Grégoire fait état de bars-restaurants qui proposent notamment du portage de repas au domicile des personnes âgées. Un service précieux pour des populations qui ne conduisent plus et ne sont pas toujours desservies par des transports en commun. Sachant qu’en zone rurale, “il faut prévoir un trajet routier de 10 minutes en moyenne pour se rendre à un commerce, soit cinq fois plus de distance que dans des communes plus denses”, indique-t-on au cabinet d’Olivia Grégoire.
Une aide jusqu’à 80 000 € pour un commerce sédentaire
Le programme de reconquête du commerce rural apporte un soutien à l’installation d’établissements sédentaires multi-services, mais aussi de commerces itinérants. Ces derniers permettant de desservir plusieurs communes rurales. Côté soutien financier, chaque porteur de projet peut obtenir une aide à l’investissement pouvant aller jusqu’à 80 000 € pour un commerce sédentaire et jusqu’à 25 000 € pour un commerce itinérant. À cela s’ajoute un budget d’ingénierie : ce ticket peut atteindre les 5 000 € et vise à financer, par exemple, le bouclage d’un business plan. Rappelons qu’aujourd’hui plus de 21 000 communes ne disposent d’aucun commerce, soit 62 %, contre 25 % seulement en 1981.
Publié par Anne EVEILLARD