Dans l'hôtel Exquis, à Paris (XIe), Julie Gauthron savait d'emblée qu'il fallait "tirer parti" de la cage d'ascenseur vitrée. Résultat : "Pendant deux jours, un artiste a investi le toit de l'ascenseur pour bomber tous les murs." Cette performance a fait écho à l'atmosphère colorée et contemporaine de l'hôtel, orchestrée par la décoratrice. Julie Gauthron a sollicité huit artistes, issus notamment du street art, pour donner leur vision du surréalisme dans l'établissement. Autre exemple de variation sur un même thème : la décoratrice a recouvert les murs de l'ascenseur de l'hôtel Crayon, à Paris (Ier), d'un stratifié foncé mat sur lequel on peut écrire.
Papier peint, bois ou stratifié et couleurs foncées
Côté matières et matériaux, si on opte pour le papier peint, il faut le poser "en hauteur sur les murs de l'ascenseur", prévient Julie Gauthron. Pour le bas, elle opte plutôt pour du bois ou du stratifié. "Car, comme dans les couloirs, il suffit qu'une valise heurte le bas d'un mur pour que cela laisse des traces ou des marques. Tous les projets où j'ai mis, par exemple, du tissu tendu à la place d'un stratifié, se sont abîmés très vite." Ainsi a-t-elle dû changer le tissu brillant posé dans l'ascenseur de l'hôtel Idol, à Paris (VIIIe), et le remplacer par du skaï, plus résistant. Quant au choix des couleurs, l'artiste les préfère foncées. "C'est une façon d'oublier le côté trop exigu de l'ascenseur. Je raisonne de la même façon lorsque j'appréhende des petits espaces et des petites chambres."
Pas de musique, ni de spots au plafond
Enfin, le son et la lumière n'ont rien d'anodins dans un ascenseur. "J'évite la musique dans les couloirs et les ascenseurs : elle n'a pas lieu d'être, selon moi. Surtout lorsque le son n'est pas de bonne qualité, détaille Julie Gauthron. Quant à la lumière, on peut remplacer les spots au plafond, qui renvoient une couleur blafarde, par des éclairages indirects situés sur les côtés ou dans les angles de l'ascenseur." Pour conclure, la décoratrice compare l'ascenseur à "un élément en plus dans l'identité d'un hôtel. Il est réussi, quand le client s'en souvient."
Publié par Anne EVEILLARD