"Cette année, c'est par l'angle de la
qualité que nous avons souhaité aborder les liens entre gastronomie et
développement local", explique Olivier Etcheverria. L'enseignant
chercheur sur la gastronomie à l'université d'Angers (Maine-et-Loire) avait
constaté, à l'issue d'un premier colloque organisé en 2012 à Angers, que "la
qualité revenait en filigrane dans les débats". Ajoutons à cela, la
réception d'une quarantaine de propositions d'interventions sur ce thème pour
cette édition 2015, qui a eu lieu les 5 et 6 novembre dans les locaux du
groupe Sup de Co à La Rochelle (Charente-Maritime), partenaire de cet
événement.
Parmi ces suggestions de réflexion, le
travail de Nathalie Montargot, professeur associé en management à Sup de
Co La Rochelle, a été retenu. Celui-ci analyse "la construction identitaire
des meilleurs ouvriers de France". "Sur 500 candidats en
cuisine, on ne recense que 10 titrés meilleurs ouvriers de France", rappelle Nathalie Montargot. Premier
constat de son étude : "Si les lauréats ont conscience d'appartenir à
la grande famille des MOF, ils sont aussi capables de définir l'excellence
comme une quête quotidienne".
"On arrive à approcher cette
excellence, mais jamais à la décrocher", précise un MOF chocolatier.
L'excellence "part du produit"
Quant à l'origine de cette excellence, "elle part du produit". "Les
MOF revendiquent un savoir-faire à transmettre, mais chacun y apporte sa propre
touche", reprend l'enseignante. C'est une façon de singulariser leur
parcours, leur discours, tout en s'ouvrant à la nouveauté. "Les MOF représentent un
métier, mais aussi la France. Ils s'inscrivent dans le patrimoine, la culture et
la géographie de notre pays", souligne encore Nathalie Montargot.
"À l'issue de ce colloque, nous avons vu émerger d'autres notions que la seule qualité, conclut Oliver Etcheverria. Chercheurs, professionnels de la gastronomie, chefs d'entreprises… Tous veulent davantage de spontanéité, d'histoires à raconter, voire de poésie lorsqu'ils évoquent leurs métiers." De quoi susciter de nouveaux débats pour la troisième édition du colloque, prévue en 2018.
Publié par Anne EVEILLARD