"Vous avez une forte personnalité, et on aime ça au Michelin",
a lancé Michael
Ellis au chef Philip Chronopoulos, lors d'un repas au Restaurant du Palais Royal (Paris, Ier) début
décembre. Depuis, cet ancien lieutenant de Joël
Robuchon - il a été chef
exécutif de l'Atelier Étoile - à qui le groupe Evok a confié les clés en juin
2015 de son premier établissement, attendait le verdict. Qui n'est arrivé que
le jour de la conférence de presse : "On a oublié de me prévenir ! Michael
Ellis m'a appelé au tout dernier moment, alors que les nouveaux étoilés étaient
déjà en train d'enfiler leur veste pour la conférence de presse, maintenant ils
vont se souvenir de moi !", raconte Philip Chronopoulos, qui a
quitté sa Grèce natale à 18 ans pour suivre les cours de l'école Paul Bocuse à
Lyon.
Cette étoile est arrivée selon lui au bon moment : "Cela
fait dix-huit mois que le restaurant est ouvert. On me disait que je l'aurais
la première année, je me disais que c'était trop tôt. C'est mieux qu'elle soit arrivée que maintenant. Nous avions besoin de temps et nous avons le
niveau aujourd'hui. Nous allons continuer dans cette voie, et pourquoi pas
aller chercher une deuxième étoile, mais je n'ai pas envie que cela devienne
une obsession. Ce qui est important est de me faire plaisir et de m'exprimer."
"J'aime quand on ne voit pas le travail"
Ses origines nourrissent aussi sa cuisine, qui fait la part belle à l'acidité
et au piment. "Mais je n'ai pas envie que cela se voit trop, déjà mon nom est très
grec", explique
celui qui n'a pas envie d'être catalogué comme "le Grec de service". "J'aime quand on ne voit pas le travail", poursuit-il.
Sans prétention, Philip Chronopoulos n'hésite pas à aller chercher l'inspiration
ailleurs, dans la lecture ou la photo par exemple pour composer des assiettes colorées
et esthétiques. "Ce n'est pas évident de s'exprimer, de trouver son style, sans que cela
ressemble à la cuisine de ses mentors", admet-il. À en croire le guide
rouge qui loue ses plats "d'une vivifiante maturité", le
chef semble avoir réussi.
Publié par Julie GERBET