C'est à l'adolescence,
en regardant son père cuisiner que Maximin Hellio a le déclic. « D'un seul coup, c'est devenu une
évidence, j'allais moi aussi me mettre aux fourneaux ». Il fait un CAP
puis un BEP en alternance, avant d'entamer son tour de France : l'Oasis à
Mandelieu-La Napoule, le Pré Catelan avec Frédéric
Anton, chez Marc Haeberlin à
Illhaeusern… Puis revient pour travailler dans l'hôtel-restaurant familial, aux
Sables d'Or les Pins, étoilé au Michelin durant 35 ans. « Quand mes parents ont décidé d'arrêter, j'ai voulu reprendre
mais il y a avait des problèmes de baux. J'ai cherché ailleurs. Deauville,
dans mon esprit, était inaccessible. » Et pourtant, deux petites
boutiques attenantes et un local à l'étage à proximité de la place du Marché
sont libres, bien qu'en très mauvais état. "Quand
j'ai vu le lieu, j'ai compris que j'allais pouvoir le façonner à
mon idée. Mais construire une entreprise est un
challenge. Il faut qu'elle soit viable alors qu'on est de plus en plus taxés et
soumis à tellement d'obligations que cela relève du casse-tête." Son ambition cependant ? "Pouvoir m'exprimer, rendre les clients heureux, tout en offrant une qualité de vie à mes collaborateurs." L'aménagement
de la cuisine, qui ouvre sur la salle en rez-de-chaussée, a été pensé dans ce
sens. « J'ai
privilégié un outil facile. Nous sommes dans la création et tout bouge très
vite. Je voulais concilier condensé d'énergie et plaisir d'être aux pianos ».
7 mois de travaux ont été nécessaires. Le vendredi 13 mai 2016 au soir, le chef
inaugure les fourneaux avec son équipe, sa famille et les amis qui l'ont aidé
dans l'aventure. Le premier service, un remerciement. A la carte, des produits
de saison uniquement et le reflet d'une transmission assumée. «Mon papa, Michel, m'a légué le goût de la gastronomie, le bon goût. Ma
cuisine est un peu la sienne, adaptée à mon époque ». Elle est sensible,
généreuse, gourmande et joliment cadencée.
Publié par Sylvie SOUBES
Commentaires
