Rien ne prédestinait Pascal Bastian à devenir cuisinier. Lui-même ne sait plus pourquoi il a choisi cette voie. "Je ne suis pas fils de restaurateurs. Ma mère était couturière, mon père quincailler. Ma mère m'a dit que je passais beaucoup de temps en cuisine petit", raconte-t-il. Au vu de son incroyable parcours, on se dit que Pascal Bastian n'a pas raté sa vocation. Le chef de l'Auberge au Cheval Blanc, à Lembach (67), vient d'obtenir sa deuxième étoile à 36 ans. "On est supers fiers. C'est ici que j'ai obtenu mon premier poste. J'ai été commis pendant deux ans et demi avec Fernand Mischler, deux étoiles à l'époque. La boucle est bouclée", sourit Pascal Bastian.
Entre-temps, l'Alsacien a travaillé pour de prestigieuses tables : Les Crayères à Reims (51) avec Gérard Boyer (3 étoiles Michelin), au Pont de Brent en Suisse avec Gérard Rabaey (3 étoiles), et au Château des Reynats près de Périgueux (24) avec Philippe Etchebest, qu'il a suivi à l'Hostellerie de Plaisance à Saint-Émilion (33). "J'étais son second pendant six ans et demi. Puis ma femme Carole est tombée enceinte. Nous nous sommes rapprochés de l'Alsace." Après six mois en tant que second à l'Arnsbourg de Baerenthal (57), Fernand Mischler lui propose de reprendre son affaire.
Des travaux de modernisation d'envergure
"Mischler, c'est le Haeberlin du Nord. Il avait une sacrée notoriété et le Cheval Blanc était une grosse machine avec 50 employés. Moi, je n'avais jamais été chef, ni patron. On avait pour projet d'ouvrir un tout petit restaurant", se remémore-t-il. Après plusieurs semaines de réflexion, le couple saute le pas. Nous sommes en 2008. Un an plus tard, Le Cheval Blanc retrouve une étoile. "Au début, nous avons repris les plats mythiques de la maison pour ne pas choquer les habitués", précise-t-il. Puis petit à petit, le chef a apporté sa patte, conservant les magnifiques produits de Fernand Mischler, proposant une "cuisine de goûts" plus élaborée, moins traditionnelle et apportant un soin particulier aux sauces. Parallèlement, le couple a entrepris des travaux d'envergure, augmenté la capacité de l'hôtel (21 chambres), rénové la salle de restaurant, la cuisine et créé une salle de séminaire, un fumoir et, dernièrement, un spa de 400 m2.
Publié par Sonia DE ARAUJO