Les deux étoiles, le chef Christophe Roure n'a jamais pensé pouvoir la perdre lorsqu'il a quitté l'été dernier son restaurant de Saint-Just-Saint-Rambert (42) pour venir s'installer à Lyon, dans le très chic VIe arrondissement. "Je n'ai pas réfléchi à cette éventualité, car mon objectif a toujours été de donner le meilleur de moi-même où que je sois", assure-t-il. Quitter la Loire était devenu une nécessité, car la crise menaçait la pérennité de son affaire qu'il avait ouverte en 2003.
Le choix de Lyon s'est imposé progressivement car, malgré une forte concentration de restaurants notamment étoilés, la région compte seulement deux établissements doublement étoilés, la Mère Brazier et Guy Lassausaie. Le chef pensait avoir sa place. Membre des Toques blanches Lyonnaises depuis plusieurs années, Christophe Roure connaît aussi très bien la ville. "Ce que j'aime à Lyon, c'est justement cette émulation entre chefs. Au final, c'est très stimulant", explique ce grand perfectionniste.
Un parcours sans faute
Viser l'excellence a toujours été l'objectif du chef qui, déjà très jeune, a cumulé les diplômes pour aller le plus loin possible : trois CAP, un BP, un BM et le titre de MOF. Le jeune commis a fait ses armes auprès de grands chefs étoilés, tels que Pierre Gagnaire, Paul Bocuse et Régis Marcon. Mais très vite, il a souhaité s'émanciper en ouvrant sa propre affaire dans sa Loire natale, récoltant sa première étoile dix mois seulement après son ouverture, et une deuxième étoile quatre plus tard.
Aujourd'hui Lyonnais d'adoption, Christophe Roure propose toujours la même cuisine : "C'est une cuisine contemporaine, voire artistique dans sa présentation. Mais c'est surtout une cuisine de goût. Ma priorité, c'est le respect du produit pour ne pas dénaturer sa saveur, sa texture et son authenticité. Je ne suis pas du tout dans l'extravagance. Au contraire, c'est important pour moi de pouvoir reconnaître ce que l'on mange", affirme-t-il. Une conviction partagée par les clients, puisque l'établissement affiche complet depuis son ouverture. Ce qui n'empêche pas le chef de toujours se remettre en question et de travailler très dur pour proposer une cuisine encore plus juste.
Publié par Stéphanie Pioud