"Fin 2011, le marché n'a pas retrouvé son activité d'avant 2008, contrairement à l'hôtellerie. Toutefois le secteur n'a pas perdu de parts de marché." Face à 70 participants, membres de l'association France Congrès, Jean-Marie Poutrel, consultant, étaye ses propos par l'analyse de tableaux chiffrés. Si la visibilité pour l'année 2012 est totalement brouillée, l'expert se montre serein vis-à-vis d'un secteur qui a su se montrer flexible et qui investit "avec force", dans la rénovation, voire la construction d'infrastructures : + 50 % en 2010-2012 par rapport à 2007-2009. En outre, près d'une dizaine de projets vont débuter en 2013 dont le nouveau parc des expositions de la communauté urbaine du Grand Toulouse (191 M€), livré en 2015. Veruschka Becquart, responsable du département tourisme d'affaires Atout France, souligne la 5e position de la France sur le secteur (derrière les États-Unis, l'Allemagne, l'Espagne et la Grande-Bretagne). Et la 3e position de Paris derrière Vienne et Barcelone. Elle constate : "Depuis septembre, les commandes se font beaucoup plus attendre." Elle pointe le souhait des clients en matière de "retour sur investissement et d'accueil". Et précise les reproches : le manque de réactivité, la non-maîtrise des langues étrangères, ainsi que l'attente devenue générale pour l'accès gratuit au wifi, "surtout dans les hôtels 4 et 5 étoiles".
Sortir du déjà-vu
Nathalie Durand Deshayes, directrice générale de La Rochelle Événements, insiste : "Parce que l'on est justement en période de turbulences, nos clients ont montré leurs besoins de communiquer." Et de livrer des pistes pour décrocher des marchés : le rapport qualité-prix, l'adaptation des prestations avec des offres nouvelles, des lieux originaux et exclusifs, "il faut sortir du déjà vu, et donner du sens aux événements". Des notions parfaitement intégrées à Cannes, comme l'a démontré le témoignage de David Lisnard, président du palais des festivals et des congrès. Biarritz Tourisme s'inscrit dans cette dynamique, par la voix d'Olivier Lépine, le directeur général: "Il y a encore de nombreux marchés à explorer, beaucoup d'innovations à faire. Les clients sont à l'affût de tout, mais n'ont pas d'argent. À nous de donner des idées."
"La crise rend plus intelligent", soulignait malicieusement David Lisnard. On le sait depuis Pascal, "l'homme est un roseau pensant", il plie, mais ne rompt pas.
Publié par Brigitte DUCASSE