Malgré la crise, l'hôtellerie reste un secteur attractif pour CBRE et ses partenaires

Lors de leur cinquième rendez-vous annuel, les intervenants de CBRE, Natixis et du bureau Francis Lefebvre ont démontré que le secteur sait s'adapter aux aléas de la conjoncture.

Publié le 27 juin 2013 à 18:39
Il fallait être sacrément téméraire pour vouloir investir dans le secteur de l'hôtellerie après les exposés pessimistes des économistes de Natixis. Le secteur pourtant composé de petites entreprises (90 % sont des petites entreprises de moins de 10 salariés) reste néanmoins très attractif selon Frédérique Pierret de l'OMT. Elles représentent "à peine 1 % des sociétés cotées en bourse", précise André Juillard de Natixis. Et cette dynamique est perceptible tant du côté de l'offre que de la demande. "L'industrie hôtelière est un secteur qui progresse régulièrement avec un parc qui a augmenté de + 2 % entre 2011 et 2012", explique Catherine Rawanduzi de CBRE, répondant ainsi à une demande elle aussi en constante progression avec"des flux touristiques mondiaux en augmentation, entre 2 et 3 % par an".

Les principales capitales dans le monde sont les premières concernées. Sans surprise, Paris et Londres, en Europe, avec des TO à plus de 80 % sont championnes hors catégories. Certaines villes européennes apparaissent même comme des outsiders. Ainsi, en 2012 et au tout début 2013 sont apparues particulièrement attractives des villes comme Munich, qui enregistre, tous segments confondus, + 4,8 % de RevPar au 1er trimestre 2013. D'autres en revanche, comme Barcelone et Rome, dans un contexte de crise économique sont en queue de peloton avec - 2,1 et - 2,7 % de baisse de RevPar. Plus globalement, explique CBRE, on peut prédire qu'au cours de l'année qui vient, l'hôtellerie moyenne gamme devrait plutôt se maintenir voire stagner alors que l'hôtellerie haut de gamme devrait encore progresser.

Intensification de la politique d'asset light

Par grandes zones géographiques les progressions de RevPar en 2013 sont estimées autour de 4 à 7 % aux États-Unis, entre + 2 et + 3 % en Asie mais seulement entre + 1 % et + 2 % en Europe. Des investissements en hausse par rapport à 2010 mais moins élevés qu'en 2011. Logiquement, semble dire CBRE, les perspectives d'investissements devraient rester stables, même si le premier semestre 2013 est en augmentation de 35 % par rapport à 2010 sans atteindre le niveau de 2012. Là encore les grandes métropoles devraient mieux tirer leur épingle du jeu, d'autant que d'autres facteurs devraient encore stimuler l'investissement en 2013-2014 comme l'intensification de la politique 'asset light' des groupes, la recrudescence des fonds d'investissements en provenance d'outre-Atlantique ainsi qu'une activité intense menée par les transbordeurs.

Les opérateurs hôteliers sont de leur côté confrontés à deux défis majeurs : la poursuite d'une politique d'asset management qui doit servir pour les uns à se désendetter (c'est le cas par exemple de Melia ou NH Hoteles par exemple), et pour d'autres à accélérer leur développement (ce qui est le cas d'Accor ou d'IHG) et l'augmentation de la concurrence des OLTA (agences en ligne). Pour s'imposer, ils mettent en place de nouvelles stratégies : une politique de marques agressive et basculement vers le tout digital pour améliorer les performances sur internet. "Nos vrais concurrents aujourd'hui, déclare Yann Caillière, DG d'Accor, ce ne sont plus les groupes hôteliers, mais les OLTA, qui, à l'inverse de nos précédents concurrents, sont pour moi des dénis de marques", ajoute-t-il au cours d'une table ronde.

Une nouvelle carte hôtelière

Face à ces nouveaux enjeux, la carte hôtelière est en train de se redessiner, avec une hôtellerie à deux vitesses : des gestionnaires qui doivent valoriser les fonds de commerce, donc tenir compte des enjeux et s'adapter et par ailleurs, des investisseurs qui financent et revendent au plus vite les murs des hôtels. Il n'en reste pas moins que l'hôtellerie reste tributaire malgré tout de la conjoncture. À titre d'exemple, en 2013, la ville de Munich qui a profité de la croissance économique en Allemagne offre l'une des plus fortes progressions de RevPar en Europe et l'une des plus belles perspectives d'investissement, tous segments de marché confondus. En revanche, une ville comme Shanghai, considérée pourtant comme l'une des villes phare du secteur des BRIC [Brésil, Russie, Inde, Chine] - dans une Chine où les taux de progression des flux touristiques sont parmi les plus impressionnants - enregistre une chute importante de son TO qui s'établit à 46,7 % en 2012. Et ce, en raison d'une arrivée massive de chambres sur la ville.

Pour toutes ces raisons, et malgré les contraintes auxquelles elle doit faire face, l'industrie hôtelière mondiale reste attractive puisqu'elle bénéficie de la progression régulière annuelle des flux touristiques. Pour les investisseurs, l'hôtellerie reste donc une valeur sûre qui attire de plus en plus de monde : investisseurs, promoteurs, foncières et gestionnaires attirés soit par des taux de rentabilité bien plus intéressants que dans l'immobilier classique ou le commerce soit par une valorisation du fonds de commerce. L'hôtellerie, finalement, un secteur où tout le monde y trouve son compte finalement.

Publié par X. S.



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