En passant du conseil à la création d'entreprise au lancement de sa propre affaire, un salon de thé british en l'occurrence, Lucie Benoliel est passée de l'autre côté du miroir. Une expérience qu'elle a voulu partager avec d'autres sur la Toile par le biais d'un blog (jecreemonsalondethe.blogspot.fr) où, de la théorie à la pratique, elle raconte ses aventures, de l'étude de marché à l'ouverture, le 5 février dernier. Derrière ce partage d'expérience se cache pourtant un projet très personnel motivé par l'envie d'allier une création d'entreprise aux origines britanniques de cette jeune femme. "J'ai mis beaucoup de moi dans ce projet, j'ai choisi la déco, les couleurs, la carte", raconte cette trentenaire à moitié anglaise qui a baptisé son projet du nom de la rue où habitait son grand-père, à Londres.
British dans les moindres détails
Après plus d'un an de recherche, Lucie Benoliel a dégotté le local dont elle rêvait : une ancienne librairie nichée dans une petite rue derrière la place Gambetta, dans le XXe arrondissement de Paris. Quelques travaux de peinture, un peu de maçonnerie et de l'imagination lui ont suffi à transformer le lieu en petit coin de Grande-Bretagne à Paris (murs repeints en kaki, musique rock, portraits du prince William et de son épouse Kate…). Pour la cuisine, Lucie Benoliel avait dès le début en tête de proposer une petite restauration d'inspiration clairement british avec, au déjeuner, deux pies (tourtes), une salade composée et une soupe ; au goûter, des pâtisseries typiquement anglaises comme les scones, le Carrot Cake ou l'Apple Pie ; et le dimanche, le fameux brunch avec oeufs brouillés, bacon, 'Baked Beans', champignons, tomate… Tout est fait le matin même, à base de produits frais, en fonction des envies. L'apprenti restauratrice met elle-même la main à la pâte et s'occupe de tout ce qui est froid (smoothies, salades). Un cuisinier est présent à mi-temps pour faire les pies et une pâtissière vient deux fois par semaine pour la pâtisserie.
Côté organisation, cette fille pragmatique a décidé de faire au plus simple : la nourriture est en libre-service. "Au début, je servais au comptoir mais la configuration du local m'a amenée à faire du libre-service et comme j'étais toute seule, c'était la meilleure solution. Je fais l'accueil, la caisse, sers le thé, le café et j'accompagne les clients, c'est déjà pas mal non ?", plaisante-t-elle. Les anglophiles se sont déjà passés le mot et le lieu bénéficie déjà de "retours très positif". "Les gens du quartier attendaient un endroit comme ça : cosy, humain, avec un cadre sympa", se réjouit la jeune femme, sans pour autant se reposer sur ses lauriers. Formules petit déjeuner, afterworks, brunch le samedi… Après le bon démarrage, Lucie Benoliel ne manque pas d'idées pour passer à l'étape suivante, à savoir "être visible à long terme et pouvoir en vivre".
Publié par Julie GERBET