Trois étudiants de 2e année BTS hôtellerie-restauration du lycée hôtelier René Auffray de Clichy-la-Garenne ont tourné dans Les Saveurs du Palais en tant que figurants. Pendant trois jours, Thomas, Julien et Guillaume ont intégré la brigade du film librement inspiré de la vie de la cuisinière de François Mitterrand, jouée par Catherine Frot. Pour retranscrire l'ambiance des cuisines, le réalisateur Christian Vincent s'est entouré de conseillers techniques tels que Gérard Besson, l'ancien chef étoilé du Coq Héron, Guy Legay, ancien chef étoilé du Ritz, et Elisabeth Scotto, styliste culinaire du magazine Elle. Étienne Comar, producteur et scénariste, explique dans une interview : "Il fallait que tous ces plats soient beaux mais qu'ils soient également comestibles. On voulait que l'assiette soit là devant les acteurs ; pas de ces objets factices qu'on voit souvent dans les pubs. Le détail de ces plats, nous savions que c'était aussi une des clés de la réussite du film."
• Thomas Nègre
"Ce qui m'a le plus marqué sur le tournage c'est l'attente. Sur trois journées de neuf heures de travail, nous n'avons dû tourner que trois heures par jour. On ne se rend pas compte de la façon dont est tourné un film tant qu'on ne l'a pas vécu et c'était vraiment très impressionnant. Surtout de voir de grands acteurs comme Catherine Frot et Hippolyte Girardot. Pendant le tournage, nous avions d'ailleurs tendance à les regarder alors qu'il fallait que ça soit naturel d'être à leurs côtés. C'est assez bizarre de faire semblant de cuisiner, même si c'était avec de vrais produits. Malgré la présence d'un cuisinier consultant, je trouve que nous ne nous croyions pas trop comme dans les cuisines telles que nous les connaissons aujourd'hui, mais cela devait être assez réel pour les cuisines de l'époque..."
• Julien Annedouche
"C'était très intéressant de découvrir l'envers du décor. Je n'imaginais pas, par exemple, tourner trente fois la même scène. Nous avons cuisiné avec de vrais produits, ce qui était très bien. Entre chaque scène, nous nous retrouvions dehors avec les autres acteurs. Au début, c'était impressionnant, nous n'osions pas trop leur parler. Ils sont venus vers nous les premiers et ils étaient vraiment tous très sympathiques.
Pour tout ce qui était cuisine, il y avait un ancien chef du Ritz MOF pour contrôler la marchandise et réaliser les plats. La brigade était composée d'une quinzaine de cuisiniers, des élèves comme nous et des acteurs qui n'avaient pour la plupart jamais fait de cuisine. Nous avions un vrai rôle central car quand le 'grand' chef avait une idée, nous étions chargés de leur expliquer rapidement comment tailler les produits."
• Guillaume Burgeat
"Ce fut un bon moment car on sortait de notre quotidien tout en restant dans notre univers. J'ai apprécié me retrouver avec des gens qui venaient de toutes parts, des chefs, employés de chez Lenôtre, des gens qui n'avaient rien à voir avec la cuisine, des intermittents qui allaient de film en film… Le plus marquant, ce fut les attentes du réalisateur qui ne correspondaient pas du tout à la réalité du milieu professionnel. Il voulait un chef qui hurle, une cuisine qui fait beaucoup de bruit et toute enfumée ! Il y avait des fumigènes cachés sous les plans de travail… Il nous demandait qu'on accentue bien tous les gestes, de ne pas rester statique, d'être toujours en mouvement, avoir une casserole à remuer, faire du bruit sur la planche. C'était assez étrange de faire semblant !
Parmi les figurants, nous devions être une petite dizaine de cuisiniers. Le tournage s'est passé dans une bonne ambiance. Les acteurs, surtout Brice Fournier et Arthur Dupont, passaient beaucoup de temps avec nous, entre les prises, à nous poser des questions, nous demander comment ça se passe dans une vraie cuisine… C'était sympa d'expliquer notre métier."
Publié par Julie GERBET