Ils auraient pu appeler leur restaurant Les Copains d'abord, car la table créée par Philippe Darras et Fabrice Cavaroz à Pérols (Hérault) est avant tout une histoire d'amitié. Ils ont finalement baptisé leur établissement Les Pères Peinards, et même si l'évocation de Georges Brassens est toujours implicite, ce nom colle surtout parfaitement à l'histoire de ces professionnels, amis de longue date, qui se sont retrouvés colocataires avec leurs enfants respectifs à charge ! Une amitié durable qui a permis à ces deux compères d'inaugurer leur première affaire alors qu'ils n'avaient qu'un millier d'euros à investir chacun…
"Ce n'est pas une question de moyens financiers, confirme Philippe Darras, car nous avions les idées claires et un dossier très bien ficelé", ce qui leur a permis d'obtenir un prêt pour investir les 53 000 € nécessaire à l'aménagement. Les banquiers ont sans doute été sensibles à cette complicité qui se traduit par un dynamisme commun, et un partage des tâches : le chef Philippe Darras au piano et Fabrice Cavaroz en salle. Tous les deux ont appris leur métier en grande partie en autodidactes, menant en parallèle leurs carrières depuis une vingtaine d'années.
"Des hommes de valeurs"
La cuisine des Pères Peinards affiche son identité méditerranéenne notamment à travers sa spécialité : la Côte de taureau bio d'Alazard & Roux. "Derrière ce plat phare, je décline l'offre à l'ardoise, avec des légumes un peu travaillés pour que tout ait du goût", commente Philippe Darras. Le chef et son associé ont ainsi su convaincre une clientèle familiale locale, séduite par cette table à l'écart de l'agitation touristique, dans une commune pourtant située sur le littoral languedocien. "Nous sommes près des arènes, en plein coeur d'un village à forte identité culturelle locale, et il était donc évident pour nous de jouer la carte du terroir", explique Fabrice Cavaroz. "Nous sommes des hommes de valeurs dans un village de valeurs, et cela se ressent dans une cuisine de marché qui nous permet aussi de maîtriser les prix avec un ticket moyen de 23 €", ajoute son complice.
Publié par Francis MATÉO
