Pour chaque membre de l'équipe, les épreuves sont multiples et le jury, coprésidé par deux chefs 3 étoiles Michelin, Michel Guérard, Les Prés d'Eugénie à Eugénie-les-Bains et Arnaud Lallement, L'Assiette Champenoise à Tinqueux, peut donner quelques palpitations. Andreas Larsson, meilleur sommelier du monde 2007 et Jean-Marie Stoeckel, MOF et meilleur sommelier de France 1972, mais aussi pour le service en salle, Laurence Rigolet, restaurant 2 étoiles Comme chez Soi à Bruxelles et François Pipala, MOF et directeur de la restauration de l'Auberge Paul Bocuse à Collonges au Mont d'Or, 3 étoiles Michelin sont tout aussi impressionnants.
Pour les cuisiniers, le thème 2018, c'est le sandre. A chaque édition sa grosse pièce (poisson, viande, volaille…) qui sera traitée et présentée en entier afin de pouvoir apprécier les compétences techniques du candidat « restaurant ». Aussi la créativité du cuisinier s'exerce dans les garnitures.
Pour les sommeliers, qui doivent trouver le meilleur accord avec le plat, le concours comporte d'autres épreuves telles que le service d'un magnum de Crémant d'Alsace dans 15 verres avec un même niveau de liquide (sans retour en arrière possible) et la bouteille doit être vide à la fin. Ou encore identifier le cépage de 8 vins en 6 minutes avec un commentaire succinct. Mais aussi des épreuves afin d'évaluer les qualités dans le rapport au client. «En sommellerie, si vous écoutez bien le client, 50% du travail est fait », souligne Serge Dubs, Meilleur sommelier du monde 1989, membre du comité d'organisation.
Pour la partie restaurant, Chantal Wittmann, MOF Maître d'hôtel, du service et des arts de la table, avait préparé les questions de l'épreuve écrite. Les candidats avaient ensuite une épreuve de décoration florale (30 mn), d'explication du plat en français et en anglais (15 mn), la mise en place de la table (1 h) et pour le service (1 h) pour découper le sandre, le service du poisson et des garnitures. Le sommelier intervient pour le vin. Le travail en équipe du sommelier et du maître d'hôtel retient toute l'attention du jury.
« C'est une très belle édition qui était aussi un hommage à Paul Bocuse, a déclaré Marc Haeberlin entouré par sa famille. « J'ai vécu une journée de bonheur intense, a confié Michel Guérard. Le travail manuel, ce qui est une chose grandiose, a été remis à l'honneur ». Le trio vainqueur, composé de Jean Roc (cuisine), Cédric Kuster (restaurant) et Clément Watelet (sommellerie), n'a pas non plus caché sa joie. «Un lien de fraternité fort nous lie. C'est mon chef et mon sommelier, mais ce sont surtout mes potes », lance au micro Cédric Kuster, à la tête du restaurant La Casserole à Strasbourg. Un chèque de 12000 euros récompense les lauréats 2018 très applaudis.
Prochain Trophée des Frères Haeberlin lors du prochain salon Egast en 2020.
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Publié par Nadine LEMOINE