Le Synhorcat en congrès les 17 et 18 octobre

Didier Chenet, président Synhorcat, nous présente un congrès 2012 qui promet d'être riche en débats.

Publié le 09 octobre 2012 à 10:26
Deux jours de congrès en perspective et cette phrase en préambule : 'De notre détermination à tous dépendra l'avenir de chacun'. Est-ce l'annonce d'un durcissement de ton ?

Didier Chenet : Ce congrès est placé sous le signe du combat, dans le sens noble du terme : se battre pour nos entreprises, nos salariés et faire gagner le tourisme en France. Nous commencerons par les ateliers des branches. Nous avons voulu nous donner du temps, pour qu'il ait un dialogue et des échanges productifs. Que chacun puisse parler de ses spécificités. La restauration : c'est le positionnement de la restauration dite traditionnelle par la qualité et la transparence. A cette occasion, nous présenterons une convention de services associée à un numéro Azur qui permettra à nos adhérents d'obtenir un certain nombre de renseignements sur l'équilibre alimentaire, la diététique, l'hygiène. C'est un enjeu. Le client veut savoir ce qui se passe chez nous. Y-a-t-il un cuisinier aux fourneaux ? Je pense que la porte d'entrée de cette transparence, c'est le titre de Maître Restaurateur. Pour les hôtels, c'est l'accessibilité. Nous resterons extrêmement fermes. On demande au privé ce que le public n'a toujours pas fait. Selon un rapport, seulement 15% du public est aux normes. Nous ne sommes pas dans le refus systématique. Il s'agit de bon sens : on ne peut pas demander à un établissement, où qu'il soit situé, de répondre à tous les handicapes. Il y aussi la transmission des hôtels ; une bonne partie des hôteliers sont arrivés à l'âge de la transmission. Or, les mesures qui sont en train d'être prises par le gouvernement sont, je le crains, autant de freins à une transmission saine et équilibrée de l'entreprise.

Vous  avez également au sein du syndicat une branche traiteur très active. Quels seront les axes de travail ?

D. C. : Les Traiteurs organisateurs de spectacles (TOR) se pencheront notamment sur l'agrément CE : c'est un outil qui permet de travailler dans d'autres pays d'Europe et c'est un moyen de se développer. Actuellement, et on le voit tout particulièrement dans les régions frontalières, les traiteurs étrangers se déplacent. Même chose sur les grands salons. A nous de nous inscrire dans ce mouvement. Un traiteur, son problème, c'est le chargement et le déchargement. Ce n'est pas de faire 50 ou 300 kilomètres qui changent quelque chose. C'est l'équipement qui prime. Nous avons aussi au sein du Synhorcat les établissements de prestige. Ils vont eux-aussi se réunir. Et nous disons, osons parler du luxe. Il y a de nombreux sujets : l'alourdissement de la fiscalité, la concurrence internationale, une clientèle mondialisée et d'une grande exigence…  Le Syndical national des discothèques et lieux de loisirs, qui est un syndicat associé, tiendra également son assemblée générale. Elle sera suivie d'une table ronde sur les violences de la société. L'avenir des discothèques passe par sa professionnalisation et une approche de la sécurité différente et renforcée.

Quelle place allez-vous donner au dossier 'Internet' ?

D. C. : Nous terminerons cette première journée par une heure de plénière sur le thème d'internet. Nous ferons le point sur les actions menées. Nous sommes pour des actions positives. Moraliser Internet est une nécessité. Il ne faut pas que ce soit une jungle où n'importe qui émet n'importe quel avis. Nous mettrons aussi l'accent sur l'importance d'avoir son propre site. Si nous voulons garder la maîtrise de nos ventes, nous devons faire en sorte de capter la clientèle. Il ne faut pas qu'elle nous échappe en passant par des intermédiaires. Philippe Mariny, président de la Commission des finances du Sénat interviendra sur le thème de l'Europe. Je vous rappelle que les commissions que nous reversons à certains sites échappent totalement à la fiscalité française.

Les 17 et 18 octobre, le Synhorcat souffle ses dix bougies…

D. C. : Ce congrès marque en effet les dix ans du Synhorcat qui est né du rapprochement entre le SNRLH (Syndicat national des restaurants, limonadiers et hôteliers) et du SFH (Syndicat français de l'hôtellerie) qui étaient les deux plus anciennes corporations professionnelles du secteur… Autour de 1876. L'un était fort dans les métiers de bouche, l'autre dans l'hôtellerie. Il fallait construire une structure cohérente, unir nos forces pour peser davantage et nous développer. Nous étions à l'époque à 90% parisiens. Aujourd'hui, le Synhorcat est à 55% parisien et 45 % en région. L'Appiih, qui nous a rejoints, est totalement indépendante dans son développement. L'association s'appuie en revanche sur notre expertise juridique, fiscale, sociale, etc. Sachez que le Synhorcat entend bien continuer à se développer. La moitié de la profession n'est pas syndiquée et c'est cette partie que nous voulons conquérir.

Le jeudi, suite des travaux avec deux 'grosses' plénières et une large place faite à l'avenir du tourisme…

D. C. Nous aborderons l'emploi et la formation sous toutes ses formes. D'un côté nous devons nous investir dans l'intégration des jeunes ou des séniors, la fidélisation des salariés. Et de l'autre, nous devons aborder le chômage technique, comment éviter de mettre la clé sous la porte, comment passer un cap difficile ? Second volet : les crédits. Nous manquons de financement. Comment actuellement financer l'achat, la création ou les investissements d'un établissement ? Il y a Oséo bien sûr, mais il y a autre chose. Quelles sont les solutions alternatives ? L'après-midi, nous ferons le point sur les travaux avant de laisser la parole au Cabinet Deloitte qui nous présentera  «l'Etude comparative sur les conditions d'accès et d'exercice des principaux métiers du secteur des CHR et analyse des leviers d'action » qui a été réalisée en exclusivité pour le Synhrocat. Christian Mantéi, directeur général d'Atout France interviendra également.

Où en êtes-vous du calendrier imposé par la ministre Sylvia Pinel ?

D.C.  La profession travaille de manière unitaire et je tiens à la préciser car c'est une vraie force… Nous lui avons remis le rapport sur le volet prix. Notre calcul s'appuie sur un indice pondéré qui prend en compte pour 30% l'évolution des matières premières, 42% les frais de personnel, 10% les loyers commerciaux et l'immobilier et le reste c'est l'indice du coût de la vie. Et nous sommes dans les clous, contrairement à ce que certains disent. Nous avons également rendu notre copie sur l'emploi.  Ce que nous espérons, c'est que ce débat soit réellement contradictoire et sans arrière pensée. L'avenant prolonge le contrat de trois ans : du 1er juillet 2012 au 1er juillet 2015. Tirer des enseignements de l'avenant seulement trois mois après le début de son application effective me paraît un peu léger. Surtout que nous devons faire face à un environnement économique qui est loin de s'arranger. Nous sommes en pleine crise, les tickets moyens baissent et nous sommes dans une instabilité fiscale dangereuse. Nos salariés viennent de prendre de plein fouet la refiscalisation des heures supplémentaires. Tous les clignotants sont à l'orange. Le climat n'est pas à l'investissement et en plus, on nous annonce des mesures rétroactives. Comme si une entreprise pouvait revenir en arrière sur ses achats, sa production, sa gestion… Toucher à la TVA, ce serait 60 000 à 100 000 emplois d'actifs perdus et autour de 12 000 établissements qui vont mettre la clé sous la porte.

 

Publié par Propos recueillis par Sylvie Soubes



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