Difficile de parler simplement du Peninsula Paris tant tout y semble démesuré, de la rénovation du bâtiment du construit au début du XXe siècle (modification de la charpente et des fondations) - qui a pris deux ans de retard -, aux multiples travaux d'embellissement : reprise à l'identique des moulures des plafonds et des peintures des fresques. "Pas moins de 900 personnes ont travaillé régulièrement sur le chantier", souligne Nicolas Beliard, le directeur général, animé d'une véritable passion pour l'hôtel qui proposera à partir du 1er août 200 chambres dont 34 suites, à deux pas de l'arc de Triomphe.
Si le terme 'palace' peut sembler justifié, c'est l'esprit familial qui le caractérise, précise-t-il : "Il n'existe que dix hôtels Peninsula dans le monde. À deux exceptions près, ils appartiennent à 100 % au groupe The Hong Kong & Shanghai Hotels. Le groupe est propriétaire à 80 % du Peninsula de Beverly Hills , et à 20 % du Peninsula Paris. Les 80 % restants sont détenus par Katara Hospitality, une société appartenant au fonds souverain du Qatar, qui possède déjà à Paris le Buddha Bar Hotel et le Royal Monceau", détaille le directeur. Côté financier, le montant total de la rénovation a été gardé secret. Un dépassement de 2 M€ la chambre a toutefois été évoqué par le quotidien Les Échos. Le seul montant connu est celui de l'acquisition, qui s'élève à 460 M€.
La reprise du bâtiment confiée à l'architecte spécialiste des monuments historiques Richard Martinet, a nécessité des travaux titanesques, réalisés par l'une des sociétés filiales de Vinci. "Il a même fallu creuser trois niveaux de sous-sol", explique le directeur. L'entrée principale de l'hôtel se situe désormais avenue des Portugais et non avenue Kléber, "en raison de la contre-allée". Des éléments ont été ajoutés, comme la galerie abritant six espaces retail au rez-de-chaussée (qui n'ont pas encore été désignés), ainsi que, sur les toits, une quatrième tour ronde, identique aux trois préexistantes.
La plupart des éléments de décoration ont été empruntés dans le patrimoine français. On peut retrouver dans la décoration un soupçon de style Marie-Antoinette, notamment dans l'utilisation de tons pastels, mais aussi beaucoup de détails Second Empire dans les dorures et les colonnades, surtout au rez-de-chaussée. Le restaurant gastronomique sino-coréen Lili a été réalisé par Harry Leung, et reste l'un des éléments phares de la marque Peninsula, au même titre que son spa.
Une équipe de 200 personnes
Au-delà de l'émotion que suscite ce bâtiment, "ce qui importe aujourd'hui, c'est l'équipe, qui construira le projet Peninsula et le fera vivre", explique Nicolas Béliard. Avec un effectif de plus de 200 personnes, pas question de se tromper. "70 % du personnel a déjà été recruté, la plupart suite à une candidature spontanée", poursuit-il. L'un des derniers recrutements en cours est celui du chef de L'Oiseau Blanc, le restaurant bistronomique situé sur les toits. "Nous ne cherchons pas une star mais un jeune chef au potentiel certain, qui nous séduira dans sa façon de travailler les produits", poursuit le directeur général.
À deux mois de l'ouverture fixée définitivement au 1er août, Nicolas Béliard savoure ses promenades, seul, dans les étages, avant de les voir se transformer en ruche bourdonnante. Il admire encore, de façon très privilégiée, les colonnes de marbre rose et les dallages de marbre bleu, les boutons de portes en cristal, le lustre 'dancing leaves' en cristal de Bohême et les angelots en stuc des plafonds, rénovés comme à l'origine.
Entre le sentiment de fierté et l'angoisse à quelques semaines de l'ouverture, Nicolas Béliard, sait aussi que ce sont les semaines qui suivront l'inauguration qui seront les plus délicates : "L'ouverture, on y est déjà, c'est après que tout se joue", dit-il. La pression est palpable car le Peninsula est sans doute l'hôtel le plus attendu à Paris actuellement.
Publié par X. S.
mardi 27 mai 2014