Occupant tout un flanc (4 500 m2) de la place de la gare à
Tours, le Grand Hôtel est une institution locale. Construit en 1927 par un architecte
local, Maurice Boille, et
le décorateur Pierre Chareau, il symbolisait l'Art déco en trônant en
plein coeur de la ville avec ses 105 chambres, son restaurant, sa salle des
fêtes et son cinéma. Le temps a quelque peu réduit l'ambition initiale, avec un
repli sur un seul hôtel de 105 chambres classé 3 étoiles. L'établissement
a été repris en 2004 par le prince Philippe-Maurice de Broglie. "C'était un hôtel qui avait
fortement régressé, devenu low cost et peu attirant. Il fallait tout refaire",
explique-t-il. Il a donc engagé un plan d'investissement qui arrive aujourd'hui
à son terme à raison de 200 000 € injectés chaque année. "Il
fallait respecter son âme, son identité, sa décoration, symbole des
années 1930, avec des volumes, des luminaires, des couleurs." Toutes
les chambres ont ainsi été refaites tandis que s'achève le programme de
réhabilitation des salles de bains. "Alors qu'on n'installe plus que des douches
dans les hôtels, mes baignoires seront un avantage concurrentiel", se félicite le propriétaire des
murs et du fonds.
Fier de son indépendance
Malgré cette modernisation complète, d'autres chantiers sont encore dans
les cartons ou sur le point de débuter comme la création d'un espace
réception-cocktails sur le toit-terrasse du 6e étage, à la vue
imprenable sur la ville. De même, l'aménagement d'une salle permettra d'accueillir
des séminaires importants. "Nous aurons une palette complète de services,
c'est un gage de pérennité pour un établissement comme le nôtre." Alors
que les établissements proches affichent 4 étoiles, le Grand Hôtel a
décidé de maintenir son classement et son indépendance. L'établissement n'affiche
que sa seule enseigne : "Je préfère investir dans mon outil et son
indépendance plutôt que dans la marque d'un autre." Avec un taux d'occupation
de 68 %, l'établissement attire à la fois clientèle de loisirs et d'affaires
grâce à sa proximité immédiate avec le centre de conférences Vinci.
Publié par Jean-Jacques TALPIN