Devant le succès du concept, l'hôtelier a décidé de le dupliquer à Rouen, en rendant hommage à l'un des illustres écrivains de la ville, Gustave Flaubert. Plus qu'un décor, c'est un univers particulier qui est décliné au travers d'objets évoquant l'homme ou ses personnages romanesques : un cactus dans le salon pour figurer Emma Bovary, des perroquets rappelant le conte Un coeur simple... Pour créer cette atmosphère, Jacques Letertre a fait appel à la même équipe qu'au Swann. Aude de Bruguière est l'architecte décorateur. Elle a travaillé avec une historienne, un musicologue - qui a choisi les fonds sonores représentant les musiques préférées de Flaubert -, et un aquarelliste pour dessiner les personnages de romans qui personnifient les chambres. "Cette approche est très appréciée de la clientèle et notamment des étrangers, érudits ou non. Avant transformation, ils représentaient la moitié de la clientèle du Swann ; aujourd'hui, ils sont les deux tiers", précise le propriétaire.
Un investissement rentable
Passionné de littérature, Jacques Letertre n'en est pas moins un vrai gestionnaire : "Les investissements que nous réalisons pour chaque hôtel sont importants. Ils représentent 4,5 M€ pour le Swann et 2,5 M€ pour le Flaubert. Mais cela nous permet également d'augmenter les recettes. Au Swann, nous avons enregistré une augmentation de 40 % de notre chiffre d'affaire et de 45 % de notre prix moyen."
Malgré de nombreuses sollicitations, l'hôtelier n'a pour le moment pas trouvé de nouvel établissement dans lequel faire revivre d'autres auteurs. "L'emplacement doit être primordial", estime-t-il. Il préfère donc pour le moment se limiter aux douze hôtels qu'il détient en propre. Deux autres rénovations sont déjà en cours, l'une consacré à Alexandre Vialatte dans le IXe arrondissement de Paris, et une autre à Montmartre, en hommage à Marcel Aymé.
Publié par Catherine AVIGNON