Le brunch incite à diversifier les plats, assiettes, ramequins…
Après le mobilier vintage et de récupération, c'est donc au tour de la vaisselle d'adopter un esprit bohème dans les restaurants. En particulier dans les établissements qui s'adaptent aux nouveaux comportements alimentaires. Comme ceux liés au brunch, par exemple, où la multitude des mets, généralement servis entre 11 heures et 15 heures, incite à diversifier les plats, assiettes, ramequins… De nouvelles habitudes liées aussi à la multiplication des tables d'hôtes et de ce que l'on appelle désormais la cuisine à partager. Il s'agit de ces recettes de grand-mère présentées dans un grand plat, comme chez soi, dans lequel chacun se sert. Chefs et restaurateurs jouent ici sur les codes de la tradition, des souvenirs d'enfance, des repas de famille… Et ce côte réconfortant plaît. Surtout à l'heure du label fait maison. Alors si, en plus, on recourt aux assiettes de brocante, verres de cantine d'hier et autres couverts à l'ancienne, la mise en scène fait mouche.
"Le dépareillé trouve sa place dans des lieux chic"
La cuisine familiale n'est pas la seule à correspondre à l'esprit décalé du dépareillé. Les planches, également à partager, s'inscrivent dans cette même logique. À la Brasserie d'Auteuil (XVIe), récemment rénovée par la décoratrice Laura Gonzalez, on mixe ainsi la vaisselle pour servir une cuisine inspirée par l'Italie, où s'affichent des plats dans lesquels tous les convives sont invités à piocher. A l'instar de la planche de pizetta et son assortiment de mini pizzas. "Aujourd'hui, le dépareillé trouve sa place dans des lieux chic", constate Anne-Sophie Lhomme. La styliste culinaire cite aussi Le Cap, à Pornichet (Loire-Atlantique), "un nouveau restaurant de cuisine à partager", avec planches de charcuterie, de fruits de mer, de tapas, "où les assiettes sont dépareillées, mais toutes dans des tonalités de bleu et gris". L'arrivée d'un plat pour tous sur une même table permet de s'affranchir des codes et donne un coup de vieux à la vaisselle blanche, uniforme, passe-partout. Pour Anne-Sophie Lhomme, "nous n'en sommes qu'au début du dépareillé". Et ce d'autant que plus de 15 millions de Français fréquentent les marchés aux puces, brocantes et vide-greniers.
Publié par Anne EVEILLARD