“Cédric Naudon a très peur. Je ne sais pas s’il sera présent à l’audience du 5 mai”, expliquait la semaine dernière son avocat, maître Grégory Lévy du cabinet NGO Jung & Partners. Et de fait, ce matin à 9 h 30, Cédric Naudon, aurait dû quitter le tribunal dans un fourgon, en direction d’un centre pénitentiaire. Absent, un mandat d’arrêt a été lancé contre lui. L’homme de 48 ans a été condamné à quatre ans de prison, dont trois ferme, notamment pour escroquerie, dans l’affaire de la Jeune rue. L’histoire commence en janvier 2014 avec le séduisant projet de créer un hub de la gastronomie et du design en plein cœur de Paris, dans le quartier de la rue de Vertbois (Paris, IIIe). Une trentaine de boutiques devait ouvrir avec de grands noms de la gastronomie, du design, des producteurs de renom. Cédric Naudon, alors propriétaire du restaurant Le Sergent recruteur, avait emporté avec lui des investisseurs chevronnés et de grandes banques.
“Il est rare de juger des escroqueries qui se chiffrent avec autant de millions”
Le tribunal correctionnel de Paris l’a donc condamné à une peine de prison et l’interdiction de gérer une société pour les faits d’escroquerie, banqueroute, abus de biens sociaux et un passif estimé à 30 M€. “Il est rare de juger des escroqueries qui se chiffrent avec autant de millions. Des dizaines de salariés et de fournisseurs n’ont pas été payés”, avait rappelé le procureur pendant le procès en mars.
Le chef Victor Mercier, 30 ans, était au nombre des victimes. Le finaliste de Top Chef 2018 était à l’époque l’un des cuisiniers du Sergent recruteur aux côtés du talentueux Antonin Bonnet. “Je m’en suis bien sorti car j’ai réagi très vite, dès le deuxième chèque en bois en guise de salaire. J’ai fait un procès avant les autres et j’ai été indemnisé. Par contre, j’ai subi un chantage au solde de tous comptes qui m’a condamné un temps aux extras. Rue de Vertbois, je devais être le chef de la boucherie l’Écorcheur avec le meilleur ouvrier de France Didier Massot. Beaucoup de gens ont été séduits par le projet de la Jeune rue et bluffés par Cédric Naudon qui roulait en Maserati. Il était une sorte de Christophe Rocancourt qui s’est laissé emporter lui-même par sa mégalomanie. Il aurait fallu dire stop à temps”, se souvient le jeune chef, impatient de rouvrir son restaurant Fief (XIe), le 9 juin prochain.
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Publié par Francois PONT