Pas de Britanniques sur les pistes cet hiver. Le Gouvernement a en effet annoncé, le 16 décembre dernier, le rétablissement “des motifs impérieux pour les voyages depuis et vers le Royaume-Uni” afin de limiter la propagation du variant Omicron dans l’Hexagone. La nouvelle a pris de court les professionnels, fin prêts à accueillir leurs premiers clients de la saison, ce samedi. “C’est un coup dur. Alors que j’étais complet pour les vacances, j’ai perdu 15 % de réservations en quelques heures, et ce n’est pas fini. Les Hollandais sont maintenant confinés, alors on va monter à un taux d’annulation d’au moins 20 %”, explique Cédric Gorini (hôtel Le Pashmina, restaurant d’altitude La Marine et hôtel Les Trois Vallées à Val Thorens). “Nous tentons d’en faire profiter les vacanciers français en last minute, mais ce n’est pas gagné.”
Les stations de ski, gravement sinistrées par les fermetures prolongées sur deux saisons, vont être fortement impactées par cette mesure. En moyenne dans les Alpes, les Britanniques représentent 30 à 35 % de la clientèle globale, presque 15 % sur toute la saison. Ce chiffre augmente encore dans certaines stations dites internationales, allant jusqu’à 38 % à Méribel, et même 42 % à Val d’Isère. Il en va de même pour Courchevel, Tignes, Les Arcs, Chamonix...
Coup dur pour la région
C’est un coup dur aussi pour l'aéroport de Chambéry, qui venait de relancer ses sept lignes hebdomadaires en provenance du Royaume-Uni. Les premières rotations du train des skieurs britanniques, après dix-huit mois d’arrêt, ont elles aussi été annulées, a précisé la Compagnie des Alpes au journal Le Monde. Devant la préoccupation des professionnels des stations, Didier Chenet, président du GNI, a tenu à rendre compte de ses échanges avec le ministre chargé du Tourisme et des PME, Jean-Baptiste Lemoyne. “Des mesures d’accompagnement seraient mises en œuvre à la condition de pouvoir mesurer précisément l’impact de la baisse d’activité consécutive à ces mesures sanitaires. Je me suis une nouvelle fois engagé à transmettre ces chiffres au Gouvernement.” En attendant ces aides, les professionnels font face, courageusement. On est heureux de travailler après 20 mois d’arrêt. “On avait tout, assure Cédric Gorini : le soleil, la neige en abondance, des clients qui ont vraiment envie de venir et une belle équipe, que je gère avec mon épouse, Stéphanie. Nous espérons tous que ces mesures n’impacteront pas trop la saison.”
Publié par Fleur Tari